La décision a été prise mercredi 27 mars par décret du président de la Transition, le général Mamadi Doumbouya. Cette dissolution s'opère alors que le mandat des maires, élus en 2018, est arrivé à terme. Ce sont des délégations spéciales nommées par l'État qui géreront les affaires locales, alors que doit normalement se tenir cette année le référendum pour une nouvelle Constitution.
Trois mois après l'avoir annoncé dans son discours du Nouvel An, le général Mamadi Doumbouya a dissout les conseils des 342 communes de Guinée.
Leur mandat ayant expiré depuis l'an dernier, les maires et leurs équipes seront remplacés par des délégations spéciales. Un choix déjà privilégié par l'ancien président Alpha Condé avant la tenue des élections communales, dans des conditions particulièrement compliquées en 2018.
Ces délégations, dont les membres seront directement nommés par le gouvernement, se chargeront d'organiser localement le référendum constitutionnel prévu cette année, ce qui ne fait pas l'unanimité dans la classe politique.
« Ce sont les acteurs majeurs dans la matérialisation des élections et des scrutins électoraux au niveau des communes. La crainte, c'est aussi le fait que ces nommés au niveau des quartiers et des communes vont jouer un quelconque rôle en faveur du référendum. Ca peut se comprendre [de la part de] ceux qui ont peur d'une hypermilitarisation de l'État à tous les niveaux parce qu'il faut rappeler que les gouverneurs et les préfets sont tous militaires », analyse Kabinet Fofana, directeur de l'Association guinéenne des sciences politiques.
Le Code des collectivités stipule que des élections communales doivent se tenir six mois après la dissolution des conseils. Mais les chances sont minces avec le glissement du calendrier électoral annoncé par le Premier ministre Bah Oury.