Lancé en 2021 par la fondation AVSI, le projet « Kutelema na kuniokuama ya ba kento, en français « Levons-nous contre la maltraitance des femmes », est arrivé à son terme. La cérémonie de clôture de ce projet a eu lieu le 27 mars à la Chambre de commerce de Pointe-Noire. C'était l'occasion pour cette fondation de présenter les avancées importantes faites en trois ans dans le cadre du projet.
Cofinancé par la délégation de l'Union européenne en République du Congo, le projet pose les jalons d'un accompagnement social des filles et femmes privées de leurs droits et victimes de violences au travers d'une prise en charge psychosociale et juridique et des actions de sensibilisation de masses et de proximité. Il a été lancé dans le département du Kouilou, plus précisément dans les trois sous-préfectures de Hinda, Loango et Mandigou-Kayes avec pour objectif général de promouvoir l'égalité entre les genres et réduire les violences basées sur le genre dans ce département.
En effet, ce projet a non seulement permis à la fondation AVSI et ses partenaires d'améliorer les conditions de vie des personnes victimes des violences basées sur le genre mais également d'améliorer leur accès aux soins médicaux, psycho-sociales et à l'appui légal. Cette réunion a été organisée afin de célébrer la collaboration de trois belles années couronnées de succès et d'échanges de bonnes pratiques avec les partenaires qui ont compris le bien-fondé d'accompagner les femmes victimes de violences basées sur le genre, mais aussi de présenter les témoignages des victimes sur les activités phares du projet et leurs impacts sur elles-mêmes. Dans son allocution, la représentante pays de la fondation AVSI, Béatrice Farina, après avoir adressé ses remerciements à l'endroit de toute l'assistance pour sa présence, a rappelé brièvement les objectifs du "Projet Kutelema na kuniokuama ya ba kento" ainsi que les résultats concluants obtenus.
Après trois années de travail intense, ce projet a permis de renforcer les capacités des organisations impliquées, de sensibiliser la population du Kouilou et de prendre en charge des personnes victimes des violences basées sur le genre. Malgré de nombreuses difficultés rencontrées, le projet a été mené avec succès. Les résultats du projet sont clairement mis en évidence à travers les statistiques d'enquête sur les témoignages des victimes.
Ce qui a permis aux agents de terrain de pouvoir répertorier 608 types de violence réparties comme suit, 69 cas d'injures soit 27,80%, 160 cas de femmes battues, coups et blessures volontaires soit 26,32%, 39 cas de viol soit 6,41%, 110 cas de rites de veuvage soit 19,09%, 19 cas de veuve chassées du domicile conjugal soit 3,13%, 18 cas de menaces soit 2,96%, 18 cas de violences et voies de faits soit 2,96%, 18 cas de stigmatisation soit 2,96%, 7 cas de pratiques pédophiles soit 1,15%, 5 cas de maltraitance soit 0,52%, 2 cas de femmes chassées du domicile conjugal par le conjoint soit 0,33%.
Notons que cette activité a connu la présence des associations partenaires du projet, notamment l'association Tayuwana et le groupe de réflexion contre les violences basées sur le genre, mais aussi celle du personnel de la direction départementale de la promotion de la femme, des affaires sociales, de la santé, les agents de force de l'ordre, ainsi que les organisations de la société civile. Et un aperitif dinatoire a été servi à tous les convives.