Afrique: Célébration de la Journée mondiale du théâtre 2024 / «La Nuit du Théâtre à la Cité» au Théatre de L'opéra de Tunis - «L'art, c'est la paix»

29 Mars 2024

Concert du duo «Yuma» au Théâtre de l'Opéra de Tunis

Outre les représentations théâtrales, le programme a inclus les traditionnels hommages rendus cette année à cinq figures théâtrales incarnant différents métiers de la scène et un posthume à «L'amoureux de Damas», feu Hakim Marzouki.

«L'art c'est la paix» est le titre du texte de l'auteur dramatique et romancier norvégien Jon Fosse, lauréat du prix Nobel de littérature de l'an dernier, choisi cette année pour rédiger le Message International de la Journée mondiale du théâtre. Un message qui comme le veut la tradition a été traduit en plusieurs langues et lu, le mercredi 27 mars, dans des théâtres de par le monde entier.

Et de la paix, on en a plus que besoin en ces temps funestes. Une paix permise par une justice universelle qui assurera une réelle égalité entre les différents peuples. Une justice qui se dressera contre les différentes formes de violence et d'oppression, celle qui fera en sorte que les lois internationales soient respectées et appliquées par tous les pays. Une justice plus qu'urgente, maintenant, aujourd'hui, où l'on assiste impuissant.e.s et effaré.e.s au massacre et au nettoyage ethnique des Palestiniens programmé depuis l'installation de l'occupation sioniste en 1948 et au génocide en cours à Gaza que les intitulions juridiques et politiques internationales ne semblent vouloir arrêter... Une justice qui dira non à la colonisation et oui à la paix.

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«C'est aussi simple que la guerre et l'art sont opposés, tout comme la guerre et la paix sont opposées», c'est ainsi que Jon Fosse a conclu son texte, mais nulle paix n'est possible sans justice et l'art plus que jamais peut contribuer à la compréhension de ce qu'est réellement la paix entre les peuples.

Une occasion en cette Journée mondiale du théâtre de rappeler cela, une occasion aussi pour les hommes et les femmes de la scène de partager avec leur public une certaine vision de leur art.

C'est à Vienne en 1961 au cours du 9e Congrès mondial de l'Institut international du théâtre et sur la proposition de l'écrivain finlandais Arvi Kivimaa que cela a commencé. L'idée étant de sensibiliser le public à la valeur du théâtre, tout en encourageant les théâtres à ouvrir leurs portes gratuitement ou à des prix réduits pour rendre les représentations accessibles à tous.

Devenue un événement global, cette Journée mondiale du théâtre est célébrée, le 27 mars de chaque année, par les Centres nationaux de l'Institut international du théâtre (l'IIT) qui existent actuellement dans une centaine de pays du monde ainsi que par d'autres membres de la communauté théâtrale internationale.

Créé en 1948, à l'initiative de l'Unesco et de personnalités renommées dans le domaine du théâtre, l'IIT est la plus importante organisation internationale non gouvernementale dans le domaine des arts de la scène ayant des relations formelles (relations de consultation et d'association) auprès de l'Unesco.

«La Nuit du Théâtre à la Cité»

Comme chaque année, la scène théatrale tunisienne prend part à cette célébration à travers l'organisation de différents événements. À cette occasion, le pôle théâtre et arts scéniques a organisé, au Théâtre de l'Opéra de Tunis, «La Nuit du Théâtre à la Cité».

Outre les représentations théâtrales, le programme a inclus les traditionnels hommages rendus cette année à cinq figures théâtrales incarnant différents métiers de la scène et un posthume à «L'amoureux de Damas», feu Hakim Marzouki. La communauté nationale des pratiquants de l'art dramatique, avec ses acteurs, ses techniciens et autres critiques, et un grand public d'amoureux et d'amateurs se sont donné rendez-vous à 21h00 pour célébrer le père des arts... Le théâtre.

Moment solennel pour le lancement avec l'hymne national tunisien, où le public s'est levé en signe de révérence avant que la directrice du pôle théâtre et arts scéniques, la comédienne Jamila Chihi, ne demande d'instaurer une minute de silence en hommage aux martyrs de Palestine.

Cette dernière, après la projection d'une petite vidéo rétrospective de la précédente édition de la Journée mondiale du théâtre, a lu aux présents le texte de Jon Fosse traduit à l'arabe par Anouar Chaafi.

Place ensuite aux hommages: d'abord au poète, écrivain et dramaturge tunisien feu Hakim Marzouki, décédé le 16 février 2024 à l'âge de 58 ans. L'artiste, qui a vécu pendant plus de quarante ans à Damas en Syrie, était l'un des grands fondateurs du mouvement du théâtre indépendant en Syrie. Il a signé de nombreuses pièces, entre autres, «Aïcha», «Ismail Hamlet», «La mémoire des cendres», «Rêve d'une nuit de l'Aïd», «Coeurs» et dont certaines ont été traduites en plusieurs langues.

Ensuite, ce fut le tour de l'acteur et metteur en scène Abdelmonen Chouayat d'être honoré, ainsi que le poète, écrivain et critique de théâtre, Mohamed Ouni qui à cause de problèmes de santé n'a pas pu se déplacer; le grand régisseur de plateau Rachid Azzouz ; le comédien et metteur en scène Béchir Drissi et pour finir la comédienne et metteuse en scène Dalila Meftahi.

Le duo «Yuma» a ensuite rejoint la scène pour un bel échange intimiste avec le public, surtout avec leur morceau «Nghani alik» réclamé par les présents.

A la fin de cette «Nuit du Théâtre à la Cité», le public s'est déplacé vers les différentes salles, où il a assisté aux dernières productions théâtrales de l'Opéra de Tunis-pôle du théâtre et des arts scéniques : «l'Albatros» de Chedli Arfaoui, ensuite la pièce « El Bakharah » mise en scène par Sadok Trabelsi, et pour finir la pièce «11/14» de Moez Gdiri.

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