Au Niger, il y a moins d'une semaine, plus de 1 400 personnes, fuyant les violences de bandes armées, sont arrivées dans plusieurs villages de la région de Maradi, à la frontière avec le Nigeria, selon les chiffres des Nations unies.
Ce déplacement de population, le premier mouvement d'ampleur depuis le début de l'année, fait augmenter les besoins d'aide d'urgence dans la zone.
La majorité sont des femmes et des enfants ; 1 400 personnes ont ainsi afflué vers trois localités de la région de Maradi, au Niger, en fin de semaine dernière, poussées par des violences entre bandes armées et groupes d'auto-défense qui se sont déroulées, quelques jours plus tôt dans la commune d'Isa, dans l'État de Sokoto, au Nigeria. Les populations ont été sommées de quitter les lieux dans les 72 heures.
« Pas de biens, pas de nourriture et pas de papiers d'identité »
Sur place, au Niger, plusieurs organisations sont à pied d'oeuvre pour leur venir en aide. Parmi ces organisations, figure le Conseil norvégien pour les réfugiés. Selon Christelle Huré, responsable plaidoyer au bureau Afrique de l'ouest et centrale, ces personnes ont tout laissé derrière elles : « Pas de biens, pas de nourriture et pas de papiers d'identité. En termes de besoins, il y a bien entendu tout ce qui est nourriture, mais des besoins aussi en termes d'abri, en matière de santé et en matière d'accès à l'eau. Les nouveaux déplacements posent aussi des défis importants en termes de gestion des ressources pour les communautés qui sont déjà sur place et qui sont déjà très pauvres. »
« Relocaliser ces personnes »
En plus de l'aide d'urgence, les réfugiés doivent être relocalisés, plus loin de la zone frontalière, pour des raisons de sécurité. « C'est un mouvement de grande ampleur et c'est le premier mouvement d'ampleur que l'on constate, depuis le début de l'année, mais ce n'est pas le premier afflux de réfugiés. Par conséquent, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) est déjà organisé pour relocaliser ces personnes, notamment dans le village de Chadakori. Il les relocalise dans des zones jugées plus sécurisées et où ils peuvent aussi avoir davantage accès à l'aide », ajoute Christelle Huré.
Le mois dernier, le HCR recensait plus de 62 000 réfugiés nigérians dans la région de Maradi.