Le principal site de stockage de carburants du pays, situé au quartier Coronthie, dans le centre-ville de la capitale, a explosé il y a cent jours, ce 28 mars, pour des raisons toujours non élucidées. Les sinistrés les plus gravement touchés étaient dans la rue pour dénoncer l'absence d'assistance de la part des autorités guinéennes.
C'est peu avant l'aube que plusieurs femmes victimes de l'explosion du dépôt d'hydrocarbures de Coronthie ont protesté et dressé des barricades à Kaloum, le centre-ville de Conakry. Une manifestation brutalement réprimée par les forces de l'ordre à coups de gaz lacrymogène et d'arrestations, selon la presse locale.
Ces sinistrés, qui représentent environ 150 ménages, dénonçaient l'inaction de l'État, affirmant qu'aucune mesure de soutien n'a été mis en place pour les reloger. Ils expliquent dormir à la belle étoile depuis le drame ou chez de la famille en haute banlieue, ce qui encourage le chômage et le décrochage scolaire.
Le président du comité des sinistrés, Mamoudou Cifo Kè Touré, signale également que les victimes n'ont jamais bénéficié des dons qui leur étaient destinés :
L'État ne se bouge pas. C'est seulement quand il entend que les gens manifestent pour réclamer leurs droits qu'il sort quelques sacs de riz "attendez, on va partager". Pourtant, il y a eu une solidarité nationale et internationale où des gens de tous bords confondus ont donné à la fois des sacs de riz, des habits, du ciment, du bois et des sommes importantes d'argent. Mais tout ce qui a transité par l'État, nous n'avons rien reçu ! L'État n'envoit ni sa part ni ce que les autres ont donné. Et pendant ce temps, les gens dorment à la belle étoile. C'est ce qui les révolte !
L'inquiétude des sinistrés ne cesse de s'accentuer à l'approche de la saison des pluies.
Malgré plusieurs tentatives, RFI n'est pas parvenu à joindre le gouvernement guinéen pour une réponse.