Ile Maurice: Une comédie hilarante

Pour sa première prestation de l'année avec les Komiko, l'auteure et metteure en scène Miselaine Duval revient avec le spectacle «Kel Fami 2.0». L'occasion de faire le point sur son parcours entre Maurice et le Canada.

Une famille «anbalao». Où rien ne va comme les parents, Martha (jouée par Miselaine Duval) et Edouard (rôle tenu par Berthy Prosper), le souhaitent pour leurs deux enfants. Pour sa rentrée théâtrale mauricienne, Miselaine Duval revient avec une comédie familiale hilarante, entre fossé générationnel et problèmes de succession. Kel Fami 2.0 est à l'affiche au Komiko Comedy ArtClub, à Rose-Hill, ce soir, à 20 heures. Des reprises sont prévues le week-end prochain.

Si, pour les fans des Komiko, Kel Fami rappelle l'une des pièces à succès de la troupe, qui était devenue par la suite une sitcom diffusée par la télévision nationale, la version 2.0 illustre surtout le chemin parcouru par cette équipe, qui persévère dans l'humour. Depuis le confinement, la cheffe de troupe fait le va-et-vient entre le Canada et le pays natal. A-t-elle atteint un équilibre dans la gestion d'un théâtre et d'une troupe à distance, tout en menant sa carrière sous d'autres cieux ?

«Nous ne sommes pas encore à un niveau où l'on peut dire que les choses sont établies», confie-t-elle. «Nous sommes dans une première phase, qui se passe plutôt correctement.» L'un des facteurs déterminants, c'est le budget. Son but étant de «jeter un pont artistique entre Maurice et le Canada». Faire venir des artistes de là-bas à Maurice et vice versa. «Cette fois, je suis venue seule, c'est plus facile. Un plan de travail est dressé. Un artiste du Canada a déjà signé avec nous, les négociations sont en cours pour finaliser sa venue.» Ce qui signifie qu'il faut patienter avant de connaître son identité.

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Cela fera bientôt deux ans que les Komiko ont retrouvé l'ex-ABC de Rose-Hill. La troupe, qui a quitté le centre commercial de Bagatelle après la pandémie du Covid-19, est revenue à Rose-Hill en mai 2022. Après une première année de réinstallation, «Komiko a un nouveau décollage», affirme Miselaine Duval. «Nous faisons avec l'outil que l'on a. La salle aurait besoin de plus de rénovation. C'est à la famille Chady d'en décider.» Une salle qui va bientôt accueillir la huitième édition du Festival international du rire.

*Places à Rs 300. Réservations sur le 54491616, Whatsapp sur le 57813073.

Montréal : audition à l'école Nationale de l'humour

«C'est avec une grande humilité que j'ai recommencé à zéro au Canada», affirme la comédienne. Après 40 ans de carrière, elle s'est retrouvée à l'École nationale de l'Humour, à Montréal. Un passage obligé, «pour travailler les sujets humoristiques de manièreinternationale». En cours, «les formateurs m'ont cassée, m'ont remise debout. Il faut accepter les critiques». Cela a aussi été «très dur» d'être retenue pour cette première édition de Rire en scène, un concours organisé par la Fondation Dynastie et le festival Juste pour Rire. C'était une formation de neuf semaines, sans frais, «dédiée au perfectionnement d'aspirants humoristes issus des communautés noires désirant faire carrière dans ce milieu», explique le site de la Fondation Dynastie. Elle «oeuvre pour une représentation plus équitable et significative des communautés noires dans les domaines des arts, de la culture et des médias» à Montréal. Sur 30 candidatures au concours, dix ont été retenues, dont celle de Miselaine Duval.

«À Maurice, on peut faire rire en créole, à Paris, on peut faire rire en français, on peut faire rire à Montréal en français canadien. Mais à chaque pays son contexte, ses techniques pour faire rire, ses réactions du public, ses valeurs, son histoire, ses gags, ses spécificités du langage.» Son ambition : développer sa singularité, «devenir l'original de tout le monde». Pour cela, Miselaine Duval s'est retrouvée en cours avec des jeunes de 20 ans. «Ce qui compte en Amérique du Nord c'est juste le talent.»

Lors de la soirée finale, elle a présenté un six-minutes. Dans une salle «où il n'y avait que cinq Mauriciens, tous les autres, c'était des gens du monde entier». Un travail d'écriture accompagné par les formateurs du concours. Un six-minutes qu'elle veut maintenant transformer en show de 60 minutes. Après son séjour actuel à Maurice, elle ira tester son travail «deux, trois fois la semaine» dans les open mic des comedy clubs. «On joue sans être payé. Tant que vous n'êtes pas connu, que vous n'avez pas de producteur, il faut tout donner gratuitement.» Jusqu'au jour où un contrat se présentera. «À Maurice, dès que l'on demande de payer Rs 2 000 pour une formation de deux semaines, dimounn krwar pé kokin zot kas.»

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