Ile Maurice: Thomas Ngijol - Rires d'un père inquiet

Époque «de merde». Époque «de fou». Époque «lisse comme les photos sur Instagram. J'ai juste un souci avec les gens qui veulent sauver le monde sur Instagram». Un franc-tireur de l'humour est de retour à Maurice. Dix ans après une prestation chez nous, Thomas Ngijol remonte sur scène dans l'île avec son one-man-show intitulé «L'oeil du tigre». Rendez-vous le jeudi 4 avril, au Caudan Arts Centre, à 20 heures.

Pourquoi ce titre en forme de défi ? L'humoriste a expliqué dans la presse française que L'oeil du tigre «fait référence à Rocky III que j'adore et au côté guerrier du personnage. Ce retour sur scène, cinq ans après le spectacle précédent «2», est une sorte dechallenge pour moi qui suis quelqu'un à la vie assez sage». Ce spectacle marque le retour dans la lumière de l'humoriste après la pandémie du Covid-19. Thomas Ngijol l'a joué à l'Olympia et une captation de cette performance a été diffusée sur Canal +.

Parmi les grands thèmes abordés par l'humoriste, qui s'est fait une spécialité de lancer des «regards de Boko Haram», c'est le déclin des valeurs. «Le problème de notre pays (NdlR, la France), c'est qu'il n'y a plus de respect. Le respect est mort. On a peur de se dire des vérités», assène-t-il. Avant d'avouer être un nostalgique de la France des années 1980. Le temps d'avant le politiquement correct. Ce qui lui permet d'évoquer la montée du racisme, au détour d'un «gros barbu» qui rentrerait dans la salle de spectacle avec son sac de sport en transpirant beaucoup. Avant d'énumérer des «noms qu'on trouve au gnouf». Tous typés ethniquement.

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Parmi ceux qui en prennent pour leur grade dans ce spectacle, il y a aussi les médias, qui «donnent la parole à tout le monde alors que si tu es nocif, tu dois être mis de côté», balance l'humoriste.

Mais le sujet sur lequel Thomas Ngijol s'épanche très longuement dans ce spectacle, c'est sa famille. De ses origines camerounaises, il garde la voix de son père dans sa tête, au moment d'étendre le linge ou de ramasser les crottes de chien. «Soyons humbles. Je suis persuadé que le machisme a été inventé à Douala», ironise Thomas Ngijol.

De la blague à l'attendrissement, il franchit allègrement le pas, quand il parle de sa petite dernière, qui fait du toboggan dans un jardin d'enfants. Et du petit garçon qui monopolise ce toboggan. Il parle beaucoup d'amour, «ce qui nous rassemble». Lui qui vit au milieu de cinq femmes, dans une famille recomposée, avec sa compagne, l'actrice Karole Rocher, qui a mis en scène le spectacle.

*Places standard à Rs 2 000, VIP à Rs 2 500. Réservations en ligne sur le site du Caudan Arts Centre ou par téléphone sur le 260 0592

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