Au Soudan, après un an de guerre, l'ampleur des besoins humanitaires ainsi que le nombre de personnes déplacées et menacées par la faim ne cessent de croître. Le pays est « de mémoire récente, sujet à l'une des pires catastrophes humanitaires », alerte une responsable de l'ONU, dénonçant le manque d'action de la communauté internationale.
La population est désespérée. Les plus démunis se trouvent dans l'incapacité totale de subvenir à leurs besoins humanitaires les plus urgents. Et malgré les multiples appels, les aides ne trouvent toujours pas leur chemin vers les plus défavorisés, surtout dans les multiples camps de réfugiés au Darfour, alertent les humanitaires. Aussi, en ce début du mois de mars, le Conseil de sécurité a appelé à un cessez-le-feu immédiat auSoudan pendant le mois de ramadan et à un accès sans entraves à l'aide humanitaire.
Mais les belligérants de la guerre ont refusé la trêve. En conséquence, la situation humanitaire continue d'empirer. La situation est particulièrement alarmante dans les camps de déplacés où de nouveaux réfugiés rejoignent les plus anciens, augmentant drastiquement le nombre de familles ayant besoin d'aide dans les camps.
Jointe par RFI, Awatef Assadek, infirmière dans le camp de réfugiés Assalam, au Darfour du Sud alerte sur le manque de médicaments. « Nous avons besoin de médicaments qui sauvent la vie alors que dans le camp Assalam, le nombre d'enfants qui souffrent de malnutrition sévère est en nette augmentation. Le poids de ces enfants n'augmente pas, au contraire, il est en baisse. Quand on demande à la mère d'emmener l'enfant à Nyala pour une hospitalisation, elle répond qu'elle n'a aucun moyen pour y aller. Nous avons des cas très critiques », estime-t-elle.
Selon l'ONU, 5 millions de personnes pourraient plonger dans une « insécurité alimentaire catastrophique » dans les prochains mois. Déjà, plus de 18 millions de Soudanais font actuellement face à une insécurité alimentaire grave et plus de 730 000 enfants souffrent de malnutrition aigüe.