Le Parlement a approuvé à l'unanimité samedi 30 mars l'instauration du suffrage universel direct et le passage à un régime présidentiel. Mais ce choix est loin de faire l'unanimité dans la classe politique du pays.
C'est une vieille promesse qui va être enfin mise en oeuvre. La révision constitutionnelle approuvée à l'unanimité par les deux chambres du Parlement de Somalie ouvre la voie à un vote selon le principe « une personne, une voix » dès les élections locales prévues dans trois mois. Quant au poste de Premier ministre, il sera alors remplacé par un ticket présidentiel constitué d'un président et d'un vice-président lors de la présidentielle programmée en mai 2026.
Le suffrage universel direct n'était plus appliqué dans le pays depuis la prise de pouvoir par l'ancien dictateur Siad Barré il y a 55 ans. Sa chute au début des années 90 n'avait pas arrangé les choses, le pays était tombé dans le chaos et était passé à un système électoral complexe basé sur un scrutin indirect, avec de grands électeurs représentant la multitude de clans et sous-clans qui composent la société somalienne. Ce qui a accru l'instabilité et les luttes de pouvoir qui ont profité aux islamistes radicaux shebabs qui ensanglantent le pays depuis près de vingt ans, selon de nombreux observateurs.
Mais cette initiative du président somalien Hassan Cheikh Mohamoud ne fait pas l'unanimité. Son prédécesseur Mohamed Abdullahi Farmajajo a dénoncé une nouvelle Constitution adoptée selon un processus qu'il qualifie d'illégal, et qui viole selon lui « les piliers qui étaient au coeur de la réconciliation nationale et du partage du pouvoir ».