L'inquiétude se fait sentir au Kenya pour les « Super Tuskers », ces grands éléphants aux très longues défenses pouvant peser jusqu'à 45 kilos. Trois de ces grands animaux ont été tués ces six derniers mois à la frontière avec le Kenya. Les ONG protectrices de la faune sauvage sont particulièrement inquiètes car trois nouveaux permis de chasse ont été délivrés et ce, alors qu'il reste moins de 50 « super Tuskers » sur le continent africain.
La chasse est autorisée en Tanzanie mais depuis 30 ans, les pachydermes sont protégés par un accord. Selon ce dernier, les « Super Tusker », ces éléphants africains dont les défenses peuvent avoisiner les 45kg, sont protégés dans la région frontalière entre le Kenya et la Tanzanie.
Mais ces derniers mois, trois grands éléphants ont été abattus côté tanzanien. Cet accord est-il donc désormais caduc ? C'est ce que regrette le gouverneur du comté de Kajiado, au Kenya, où les animaux sont un atout de taille pour le tourisme. Ici, le parc national d'Amboseli borde la Tanzanie. Dans un communiqué, il fait part de « sa profonde inquiétude » et les nouveaux permis de chasse délivrés ne font « qu'accentuer une anxiété autour de l'avenir de ces créatures iconiques », tance-t-il.
Les organisations de protection de la vie sauvage sont également inquiètes. « Cette chasse est certes légale en Tanzanie mais cela ne reste pas la bonne chose à faire », dénonce Cynthia Moss, fondatrice du fonds d'Amboseli pour les éléphants. « Les chasseurs visent particulièrement les mâles les plus âgés. Ce sont eux qui ont les plus grandes défenses mais malheureusement, ce sont eux qui sont au pic de leur fonction reproductrice. Et ce, alors qu'il ne reste qu'une dizaine de Super Tusker dans la zone frontalière Kenya-Tanzanie », déplore-t-elle.
Le gouverneur de Kajiado appelle ainsi les autorités tanzaniennes à prendre en compte les conséquences de leurs décisions.