Après la victoire de Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour de la présidentielle, c'est la douche froide dans les rangs de la coalition du président sortant. Benno Bokk Yakaar (« Unis par l'espoir » en wolof), créée en 2012 autour de Macky Sall, va-t-elle dépasser cet échec ?
La coalition qui était une « machine de guerre » est-elle en passe d'exploser ? Des divisions sont apparues au grand jour au sein de la coalition autour de Macky Sall, Benno Bokk Yakaar, durant la campagne. Des responsables ont publiquement lâché le candidat du pouvoir Amadou Ba.
À l'heure des comptes, la coalition « jouera son rôle », assure l'ancienne ministre Zahra Iyane Thiam. « Toutes les composantes de la coalition Benno Bokk Yaakar ont souverainement leur vie. Il s'agira pour nous de faire le bilan. Aujourd'hui que nous changeons de statut, je pense qu'Amadou Ba devient le chef de l'opposition », indique-t-elle.
Il y a douze ans, la coalition s'était formée autour de piliers : l'APR de Macky Sall, l'AFP de Moustapha Niasse, Rewmi d'Idrissa Seck - qui a depuis quitté le navire -, et le Parti socialiste où « la réflexion est ouverte », selon son porte-parole Abdoulaye Vilane. « Je reçois certains responsables. Ils sont nombreux à nous dire "bon maintenant, engageons-nous dans la reconstruction du Parti socialiste et initions un cadre de concertation avec ceux dont les références idéologiques sont plus proches de la social-démocratie. Tout est possible », indique-t-il. Un rapprochement avec le camp du nouveau président serait-il envisageable ? « Pour ses camarades, il n'est pas question du tout d'être avec la coalition Diomaye », répond Abdoulaye Vilane.
Se pose aussi la question d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée par le nouveau président, ce qui ne serait possible qu'à partir du mois de septembre, deux ans après l'installation des députés. Le groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar y dispose d'une très courte et très fragile majorité.