Congo-Brazzaville: Clôture du mois des femmes - L'association Femmes d'exception du Congo prône le renforcement du leadership des femmes magistrats

L'association sans but lucratif Femmes d'exception du Congo (FDEC) a sensibilisé les femmes de droit, à l'occasion d'un atelier d'échanges tenu dans une ambiance conviviale, le 28 mars à Bernicia Auberge, à Kasa-Vubu, en présence du procureur de la République du parquet de Grande instance de Kalamu.

L'association que préside Lydie Omanga ne pouvait espérer meilleure interaction que celle vécue avec ses invitées. La première vice-présidente, Carine Kanku, s'est réjouie de leur « participation active », affirmant avoir établi des ponts: « Nous sommes toutes unies pour gagner ensemble », a-t-elle dit, estimant : « Au vu de l'importance de la magistrature dans notre pays, conscientiser les femmes magistrats sur leur travail est crucial car le redressement de la RDC passe par là ». Elle a renchéri: « Ayant pour béquilles les lois de la République, elles sont un atout majeur pour l'amélioration de vie des Congolais en veillant à la mise en application de toutes les lois ». Pour elle, « susciter leur engagement à travailler pour la pleine jouissance des droits des femmes » est paru essentiel.

De leur côté, les femmes magistrats n'ont pas caché l'intérêt trouvé dans la rencontre. A ce propos, Laura Mwenge s'est dite « très impressionnée » par les différents profils de leurs hôtes. En sus, cette femme magistrat du parquet près le Tripaix Assossa/ Pont Kasa-Vubu, a indiqué qu'elles aident et conscientisent les femmes à « impacter, avoir un apport significatif dans la société ». De même, elle a partagé leur avis, savoir « qu'il ne faut pas s'arrêter à être femme magistrat ou policière, ne pas courir après les titres ou de hautes fonctions, mais plus encore s'efforcer à asseoir une intelligence que l'on peut faire profiter aux autres femmes ».

Centré sur le thème « Renforcement du leadership des femmes magistrats », le propos de Rose Ntumba Kaja valait son pesant d'or. Les participantes ont religieusement écouté l'ex-bâtonnière du barreau du Haut Katanga leur parler des ficelles du métier, évoquant, au travers quelques cas, « des remèdes à utiliser » pour relever la justice malade, paraphrasant ici le chef de l'Etat. De son point de vue, l'engagement des femmes magistrats à créer des organisations non gouvernementales pour mener des lobbyings et penser à postuler au Conseil supérieur de la magistrature est un gage de prise de conscience de son auditoire. Sensibiliser et interpeller à plusieurs initiatives à mener pour qu'aînés et plus jeunes profitent mutuellement de leur expertise, quitte à acquérir plus de compétences et rendre l'appareil judiciaire plus fort.

Au service des autres

L'échange a aussi porté sur les instruments juridiques nationaux et internationaux, régionaux et sous régionaux avec un lien spécifique sur les femmes. Car, a dit Fifi Baka, « étant femmes, il est important qu'elles s'approprient des différents textes afin de travailler ensemble pour que l'on parvienne à atteindre leurs droits spécifiques ». Et de renchérir que « face aux nombreux maux qui rongent notre justice, nous pouvons compter sur les femmes car elles sont porteuses de valeurs ». Pour cette autre co-présidente de la commission participation politique et leadership féminin de FDEC, « les femmes sont un capital important », elles doivent dès lors « se distinguer afin que nous puissions parvenir à un réel Etat de droit tel que le souhaite le chef de l'Etat ».

A l'écoute de leurs hôtes, les membres du FDEC, les jeunes femmes magistrats ont tout de suite manifesté leur souhait d'intégrer l'association. Pour ce faire, la présidente Lydie Omanga a pris soin de revenir sur les critères de sélection évoqués au début de la rencontre, rappelant qu'il est souhaitable d'adhérer pour contribuer, être au service des autres, apporter son expertise pour inciter les femmes à être toujours plus utiles à la communauté.

Reconnaissante à la FDEC, Laura Mwenge a souhaité l'organisation régulière d'ateliers, conférences et formations pour toutes les femmes. Ce, de façon à les rendre aptes comme ses membres « à influencer assez pour avoir un nombre important de femmes qui parlent au nom des femmes, non pas de leurs intérêts personnels ».

L'atelier d'échanges de la FDEC était organisé de concert avec les femmes magistrats sur le renforcement du leadership de ces dernières dans leurs juridictions respectives. Il a marqué d'une pierre blanche la clôture de la célébration du mois international des droits des femmes. Le procureur Alexandrine Sungu Nzau, membre de la FDEC, s'est réjouie d'avoir eu comme assistance le procureur de la République du parquet de Grande instance de Kalamu, des femmes magistrats du Tripaix Assossa, du Tribunal de Grande instance de Kinshasa Kasa-Vubu/Assossa et des femmes du Tribunal pour enfant de Kasa-Vubu.

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