Centrafrique: La société civile du Haut-Mbomou inquiète après l'arrivée d'«instructeurs russes»

Jusque-là, les hommes de Wagner n'avaient pas pris pied dans cette zone peuplée de la communauté zandé.

Le gouvernement centrafricain a confirmé récemment le déploiement « d'instructeurs russes » pour soutenir l'armée à Obo, dans le Haut-Mbomou, une région très isolée du sud-est du pays. Jusque-là, les hommes de Wagner n'avaient pas pris pied dans cette zone où depuis un an, un groupe d'autodéfense issu de la communauté zandé (Azandé Ani Kpi Gbé, ou AAKG) mène des actions contre les rebelles de l'UPC.

Les civils payent les conséquences de l'insécurité entretenue par cette rivalité. La Minusca vient d'ailleurs de décider de renforcer sa présence à Obo. Wagner pourrait, pour sa part, former les hommes d'Azandé Ani Kpi Gbé pour en faire leurs supplétifs.

Un risque, selon ce membre de la société civile locale issu de la communauté zandé mais qui ne souhaite pas que son nom rendu public, de voir les exactions documentées dans d'autres régions du pays gagner le Haut-Mbomou, et s'ajouter à la détresse des populations.

Si on dit qu'ils viennent en appui aux Faca, tant mieux, mais comment cela doit se faire? Cela fait depuis bien longtemps que les Faca sont dans le Haut-Mbomou, et il y a des exactions qui se font, mais les Azandés Ani Kpi Gbé, eux, se sont mis en place pour répondre à un besoin auquel le gouvernement n'a pas su faire face [...] Wagner arrive, utilise des jeunes pour extraire les minerais en République centrafricaine. Mais en retour, qu'est-ce qu'ils ont? Dans les zones minières, on traite les gens comme des esclaves, les femmes sont violées, les leaders communautaires sont menacés en permanence. Personne n'en parle et ce n'est pas aujourd'hui dans le Haut-Mbomou, qui est coupé du monde, qu'on va pouvoir y faire quelque chose.

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