Le gouvernement de la Transition a décidé de mettre fin aux allocations financières pour les missions d'audits dans les zones de résidence. Il faut le dire, c'est une mesure salutaire.
Car, elle participe de la bonne gouvernance. Non seulement, elle permet de soulager le Trésor public par ces temps de vaches maigres imposés par la lutte pour la reconquête du territoire national où chaque bombe larguée sur les hordes des ingénieurs du mal, constitue, dans la poche des Burkinabè, un grand trou. Mais elle permet aussi de rétablir une certaine équité dans le traitement des agents publics.
L'on sait, en effet, qu'il est d'usage, depuis un certain temps, de ne pas servir des frais de missions aux autres fonctionnaires lorsque les activités menées ne sont pas délocalisées. Et cette mesure d'équité est d'autant plus à saluer que les agents chargés des audits sont les apôtres de la bonne gouvernance et devraient s'appliquer la sagesse populaire qui stipule que la charité bien ordonnée commence par soi-même. Il n'est plus donc question que les auditeurs voient seulement la paille qui est dans l'oeil du voisin et ignorent la poutre qui est dans le leur.
Mais aussi salutaire que soit cette décision gouvernementale, elle ne manquera pas de provoquer des grincements de dents dans la mesure où elle assèche des sources de revenus des agents qui en bénéficiaient. Et cela peut faire d'autant plus mal que la vie au Burkina Faso est chère en raison de la flambée des prix des produits de grande consommation.
Il faut faire appel au sens de patriotisme des Burkinabè
C'est dire donc que la mesure gouvernementale intervient au moment où les allocations financières ainsi interdites étaient certainement des plus attendues. L'autre revers de cette mesure de mettre fin aux allocations financières pour les missions d'audits dans les zones de résidence, est, sans nul doute, qu'elle aura pour conséquence de démotiver les agents chargés des audits. « Petit argent, petit football », entend-on dire de façon anecdotique dans les milieux du ballon rond et cela pourrait bien se constater aussi dans le milieu de l'Administration publique.
C'est dire si cette mesure va certainement impacter négativement la qualité des opérations d'audits qui pourraient ne plus jouer à fond leur rôle de moralisation de la gestion de la chose publique. L'on peut aussi craindre que la suppression des frais de missions pour les zones de résidence, n'entraine la multiplication des missions dans les zones de non résidence pour compenser les pertes pour les zones de résidence. Dans ce cas de figure, l'épargne escomptée pour le Trésor public ne sera pas au rendez-vous avec au pire des cas, des risques d'augmentation des dépenses liées aux frais de missions.
Mais, l'un dans l'autre, il faut faire appel au sens de patriotisme des Burkinabè pour que toutes ces mesures d'austérité, produisent les efforts escomptés qui sont d'une part de dénicher toutes les poches de dépenses superflues pour soutenir la lutte contre les groupes armés terroristes et d'autre part d'établir une certaine justice sociale qui participera à renforcer la cohésion sociale.