Agro-industrie et dérèglement climatique
Le changement climatique constitue aujourd'hui un défi majeur auquel est confrontée l'humanité. Le Maroc, à l'instar de nombreux pays en développement, est fortement atteint par ce phénomène et recense d'ores et déjà maints effets au niveau national.
Dans ce sens, la Chambre de commerce britannique pour le Maroc (Britcham) a co-organisé le 28 mars 2024 un webinaire avec le Department for Business and Trade sous le thème « Agro-industrie et dérèglement climatique : Impacts et défis».
Mme. Hajar Chmanti, responsable du service donation au sein de l'ADA rappelle les missions de cette institution qui oeuvre en collaboration avec le ministère de l'Agriculture pour lutter contre les conséquences du changement climatique dans le secteur de l'agriculture. En effet, plusieurs programmes ont été mis en place, notamment le projet PACCZO, dans la région de Draâ-Tafilalet, dont l'objectif global est d'améliorer la capacité d'adaptation des populations des zones oasiennes face aux impacts du changement climatique.
Le deuxième projet se concentre sur le développement et la promotion d'un nouveau système agricole «Arganiculture» qui contribuera aussi bien à l'augmentation de la productivité d'argan mais aussi à l'amélioration des moyens de subsistance des personnes, des communautés et des zones les plus vulnérables.
Ce projet apporte également une considérable contribution à la séquestration des gaz à effet de serre, à hauteur de 600.000 t de CO2 à l'horizon 2030.
L'ADA met en place plusieurs pratiques afin d'accompagner les agriculteurs à récolter le meilleur profit de leurs cultures et à contribuer à la sauvegarde des ressources naturelles dans le cadre d'une vision durable et respectueuse de l'environnement, comme par exemple la conservation de l'eau, la diversification des cultures ou encore la technique de conservation des sols.
De son côté, Mme. Laila Dziri, directrice en charge de l'innovation, de la recherche et développement au sein de Cosumar, rappelle l'engagement du groupe dans la smart agriculture. Une panoplie de solutions technologiques ont été mises en place afin de développer des solutions durables et compétitives, notamment les initiatives en matière de digitalisation et d'utilisation de drones pour améliorer la relation avec les agriculteurs partenaires et optimiser les processus de production ainsi que les projets de collaboration pour développer des solutions innovantes capables d'assurer une meilleure compétitivité pour la filière.
Parmi ces solutions, l'initiative Attaissir qui permet de digitaliser la chaîne de valeur de l'activité agricole et fournit un encadrement technique et agronomique à plus de 42000 agriculteurs partenaires. Ce système offre un suivi en temps réel de la production, ce qui améliore l'efficacité et la qualité de la culture de la betterave à sucre. De plus, l'industriel a introduit l'utilisation de drones équipés de caméras permettant une détection précoce des mauvaises herbes, des maladies, des insectes et des ravageurs ainsi qu'une identification précise des espèces nuisibles.
Dans la continuité des efforts mis en place pour faire face aux impacts du changement climatique, le Groupe Crédit Agricole du Maroc avec l'Agence française de développement a mis en place le programme ISTIDAMA, une initiative qui vise à encourager les opérateurs agricoles et agro-industriels à optimiser leur mode de production et de consommation en investissant dans des solutions d'efficacité énergétique, d'énergies renouvelables et d'efficacité des ressources.
Mme. Soukaina Sahi, responsable du financement du PP vert et du TPME au Crédit Agricole du Maroc, met le point sur l'ambition du groupe qui, au-delà de la durée du Programme, puisse être maintenue et pérennisée, afin de permettre de générer davantage de projets durables pour accompagner l'agriculture marocaine dans sa transition vers des modes de production à la fois résilients, sobres en carbone et rentables.
Pour finir, Mme. Maria Ismaili, conseillère en commerce et chef de file pour l'agriculture au sein du Département for Business and Trade, rappelle à son tour la complémentarité des économies des deux royaumes.
En effet, le Maroc et le Royaume-Uni sont résolus à donner un « coup de boost » à leur coopération dans le secteur agricole à travers des collaborations entre les entreprises marocaines et britanniques. Des perspectives intéressantes dans le domaine de l'Agritech et des techniques d'irrigation, permettant ainsi aux agriculteurs de minimiser les pertes et de réduire la consommation d'eau.
Rappelons que le Maroc est le premier partenaire commercial du Royaume-Uni dans le Maghreb et près de 10% des exportations marocaines à destination de la Grande-Bretagne sont des produits alimentaires. Les échanges entre les deux pays devraient donc continuer à se développer, bénéficiant ainsi à l'économie et aux agriculteurs des deux côtés de la Manche.