Congo-Brazzaville: Appels entendus?

Le débat a largement dépassé les plaintes des clients. Depuis l'hémicycle où siègent les députés, honorables représentants du peuple au Parlement, jusqu'au gouvernement où exercent des hommes et des femmes, nommés pour servir l'intérêt général, les appels se multiplient en direction d'Energie électrique du Congo (E2C) et de La Congolaise des eaux (LCDE).

E2C et LCDE sont, en effet, les deux entreprises publiques dont dépend la desserte en électricité et en eau au Congo. Le monopole qu'elles détiennent sur ces secteurs vitaux en matière d'amélioration de la qualité de la vie des citoyens devrait les placer dans l'obligation de résultat. Un principe même de service client pourtant ignoré depuis longtemps tant leurs prestations laissent à désirer.

Une chose est de poser ce constat connu de tous, une autre est de le nuancer. Ces sociétés sont-elles toutes les deux confrontées au manque d'équipements adéquats, à la vétusté des installations, au déficit d'une ressource humaine compétitive, au piratage de leurs circuits de distribution par des tiers, au manque à gagner consécutif à la non-facturation d'une catégorie de consommateurs "privilégiés", à la gouvernance interne tout court ?

Chacun de ces points schématise la nature des griefs portés contre E2C et LCDE. Peut-être faudrait-il que l'Etat-propriétaire en ordonne des audits ; que ses administrateurs organisent des journées portes ouvertes, dressent un état des lieux pour s'expliquer sur les problèmes réels rencontrés et mettent les moyens en oeuvre pour tenter de reconquérir la confiance qui s'érode chaque jour auprès de leur pourtant "aimable " clientèle.

Faute de mieux, c'est bien le paradoxe, cette « aimable » clientèle compte toujours sur ces deux soeurs jumelles du secteur public de l'eau et de l'électricité qui, en dépit d'avoir migré de la Société nationale d'électricité et de la Société nationale de distribution d'eau vers E2C et LCDE, n'ont manifestement pas gagné en stabilité et en crédibilité.

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