Congo-Brazzaville: Droits des femmes - Les femmes magistrats s'impliquent dans l'oeuvre du redressement de la justice

Les femmes magistrats ont commémoré, le 30 mars dans la salle des conférences du ministère de la Justice, à Brazzaville, la Journée internationale des droits des femmes couplée à celle des femmes juges, célébrée le 10 mars de chaque année, en présence du premier président de la Cour suprême, Henri Bouka.

Organisée par le comité des femmes magistrats du Congo présidé par Les-Sacs née Pressia Elvire Ngondo, avec comme membres Germaine Ickobo (la doyenne d'âge), Lorie Claire Mangue Kengne Ondongo, Gloria Yoebande Adjobi, Elenga-Ngaporo Appesse Gloria, Nkonimbe Ngala, Alida Mayela, Blanche Dzissi, Pardelia Bonazebi, Nathalie Ngoualoki Ondze, ... sur le thème « Femmes de la justice et pour la justice », la cérémonie a eu pour but de les rappeler leur contribution dans l'oeuvre de justice et dans son redressement.

Dans le mot de bienvenue des femmes magistrats, Nathalie Makani Nka, présidente du Tribunal pour enfants, a remercié le garde des Sceaux, ministre de la Justice, et le premier président de la Cour suprême ainsi que le procureur général près ladite Cour qui ont fait confiance aux compétences féminines, en favorisant la promotion des femmes de la corporation à l'issue de la rencontre des femmes magistrats à Oyo, le 18 mars 2023. C'est grâce à leur leadership que le président de la République, Denis Sassou N'Guesso, a nommé, suivant les travaux du Conseil supérieur de la magistrature, plusieurs femmes à des postes de responsabilité, en mai de la même année.

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Nathalie Makani Nka a cité, à titre d'illustration, les parquets de la Cour d'appel de Brazzaville et le Tribunal de grande instance (TGI) de Pointe-Noire qui sont chapeautés par des dames, alors que la population était habituée, depuis plusieurs années, à la présence masculine à la tête des parquets. C'est pourquoi le comité, par son nom, a remercié vivement le président de la République. Quant au TGI de Brazzaville, il compte six femmes présidentes de chambres contre sept hommes. La corporation est dans la marche pour parvenir à l'égalité des sexes dans la nomination aux postes de responsabilité telle que prévue à l'article 17 de la Constitution de 2015.

Toutefois, Nathalie Makani Nka a regretté le fait qu'il n'y a qu'une seule femme qui a été nommée à la Cour suprême en qualité de simple juge sur un effectif de vingt-cinq magistrats. Cette inégalité, a-t-elle poursuivi, est observée au TGI de Pointe-Noire où deux femmes sont présidentes de chambre contre cinq hommes. « Au niveau de la Cour d'appel de Pointe-Noire, il n'existe aucune femme magistrat. Nous espérons que cette injustice sera corrigée au prochain Conseil supérieur de la magistrature », a-t-elle fait savoir.

Les femmes plaident pour une mise en place des formations continues

L'un des moments ultimes de l'activité a été le plaidoyer des femmes magistrats, lu par Gloria Adjobi Yoebande, substitut du procureur de la République. Par son biais, les femmes ont plaidé pour la mise en place des formations continues dispensées par les pères de la magistrature. La corporation, a-t-elle dit, a considérablement rajeuni et les femmes ont plus que jamais besoin de leurs expériences afin de préserver l'intégrité de la justice.

« La formation continue constitue un outil essentiel pour assurer l'efficacité, la qualité et l'intégrité de notre système judiciaire. Nous sommes convaincus que des programmes de formation adaptés, dispensés par nos pères, experts reconnus dans divers domaines, permettront aux magistrats de rester à la pointe du développement juridique, de perfectionner leurs techniques d'analyse et de jugement, et d'améliorer leur compréhension des enjeux sociaux, économiques et culturels qui affluent dans nos décisions », a-t-elle plaidé.

Elle a continué son plaidoyer en soulignant que la formation continue offre, en outre, l'opportunité précieuse de promouvoir le partage des bonnes pratiques, d'encourager le débat constructif entre pairs et d'approfondir la collaboration avec d'autres secteurs du système judiciaire.

Pour sa part, le procureur général près la Cour suprême, Théophile Bitsi, a sensibilisé les femmes aux qualités d'un bon magistrat que sont la courtoisie professionnelle, la bonne tenue vestimentaire, la subordination hiérarchique pour les parquetiers, le respect de l'autorité. « Être magistrat, c'est l'intégration dans un corps acharné... Les magistrats doivent faire preuve de loyauté lors des délibérations », a-t-il insisté, indiquant que l'article 166 de la Constitution prévoit que la justice est un pouvoir et, par conséquent, la fonction de juger constitue à cet égard un attribut de la souveraineté.

Présent à cette cérémonie, le premier président de la Cour suprême, Henri Bouka, a encouragé les femmes à faire preuve d'abnégation dans l'accomplissement quotidien de leurs tâches professionnelles. Il a martelé que c'est par le travail acharné que les femmes doivent s'élever. L'assurance et la réelle protection pour une carrière époustouflante, c'est le travail acharné, le respect des règles déontologiques, de l'autorité hiérarchique et des justiciables. Une justice pertinente est celle qui est conduite dans les délais raisonnables. « La femme magistrat est un espoir de changement, en particulier pour les problèmes d'éthique qui ont fait douter de la droiture de tout le système. La femme magistrat doit cultiver l'esprit de la droiture, de l'humilité et d'humanité à l'occasion de l'exercice de ses fonctions », a-t-il souligné.

Enfin, le premier président a demandé aux femmes magistrats d'être des dames effacées, travailleuses, infatigables et inégalables. Il a promis de défendre l'honneur et la respectabilité de la magistrature.

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