Tunisie: Le CSS essaye de se relancer - Objectifs à la baisse

1 Avril 2024

À quelques jours du retour à la compétition, le bilan de trois mois de travail du nouveau comité directeur ne semble pas porteur de gros espoirs pour le sursaut promis.

Depuis l'élection en janvier du nouveau comité directeur conduit par Abdelaziz Makhloufi, avec un projet ambitieux pour une relance immédiate financière et technique, il n'y a pas eu de changements notables à ce jour dignes d'être cités. Le président du club, Abdelaziz Makhloufi, savait que l'héritage était lourd, mais il n'avait pas pensé que faire l'état des lieux et fixer les priorités du début de son exercice allaient prendre plus de 100 jours.

En déclarant, le jour de son élection, qu'il «a accepté la difficile mission après une longue période d'hésitation et une mûre réflexion et qu'il a pris les rênes du pouvoir pour entamer le gros chantier de rénovation et faire revenir rapidement le club à son statut d'antan», il est allé un peu trop vite dans ses promesses. Des promesses de tourner très vite une page sombre et de travailler à fond pour des lendemains meilleurs pour des fans «Noir et Blanc» avides de renouer rapidement avec les années bonheur du grand club de la capitale du Sud. Aujourd'hui, Abdelaziz Makhloufi est devant l'obligation de regarder la réalité bien en face et d'admettre que ça va être plus long et plus dur que prévu de sortir des ténèbres.

Karim Delhoum jusqu'à la fin de la saison

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Après avoir accordé une chance à l'entraîneur Nabil Kouki pour améliorer les résultats et le visage de l'équipe senior avec le même potentiel humain et les petits moyens du bord, Abdelaziz Makhloufi a perdu l'un de ses premiers paris après les trois premiers matches du Play-Off. Deux matches nuls vierges contre le CA et le ST et une défaite contre l'USM à Sfax ont fini par le convaincre qu'il a joué la mauvaise carte. Nabil Kouki est donc parti pour laisser place à un autre technicien qui mettrait fin à ce blocage et à cette longue traversée du désert pour remettre l'équipe en selle.

Abdelaziz Makhloufi n'a pas fait mieux que ses prédécesseurs et n'a pas fait venir un entraîneur de grande envergure pour ne pas perdre du temps à redresser la barre. Il a, au fait, opté pour la même solution de facilité devenue classique : Karim Delhoum pour assurer l'intérim. On a pensé que cet intérim serait de courte durée, le temps d'engager un nouvel entraîneur de métier, mais il est sûr que le choix a été reporté à la prochaine saison.

La rumeur de la venue de Faouzi Benzarti n'était qu'un ballon d'essai pour scruter les opinions et Karim Delhoum peut se rassurer qu'il sera encore entraîneur pour quelques mois. Le dernier match amical, même si remporté contre EGSG par deux buts à zéro (Baraket Lahmidi et Diby Berenger), a confirmé que l'on ne devait pas trop rêver avec un effectif aussi limité. Deux matches-tournants en l'espace de trois jours (face à l'Etoile le 10 avril et l'Espérance le 13) vont être déterminants pour l'équipe sudiste.

On verra si ce CSS, même en difficulté, pourra viser jusqu'au bout une deuxième ou une troisième place et un retour aux compétions africaines ou si, au contraire, ses dernières lueurs d'espoir seront minces. Après l'erreur administrative et le fameux cas Alâa Ghram qui sera absent contre l'ESS, la grogne des supporters s'est accentuée après l'affaire des 170 mille dinars retirés frauduleusement du compte du club et restitués certes mais avec une plainte en cours et après l'interdiction de recrutement qui pourrait ne pas être levée durant le mercato estival. Le CSS évolue donc dans un contexte de difficulté et les promesses de faire la grande restructuration et la rénovation sur tous les plans et de redorer l'image et le statut du club, en peu de temps, semblent partir en fumée !

Il faudra vraiment beaucoup de courage, des moyens financiers colossaux et une volonté qui soulève les montagnes pour Abdelaziz Makhloufi et son équipe afin de concrétiser leurs promesses et atteindre la barre qu'ils ont fixée eux-mêmes très haut. Entre l'ambition démesurée et l'état effarant des lieux et la réalité du terrain, il y a, en effet, un grand océan.

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