Plusieurs organisations de la société civile appellent à libérer le journaliste Apollinaire Mewenemesse. Le directeur de publication de La Dépêche, 71 ans, a été placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges d'instruction jeudi dernier, le 28 mars.
Apollinaire Mewenemesse est visé par 7 chefs d'inculpation dont « offense au chef de l'État » et « publication de fausses nouvelles aux fins d'inciter la population ou l'armée à se soulever contre l'État » suite à un article publié il y a un mois sur les circonstances de la mort du colonel Madjoulba en 2020. La Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) a déjà suspendu le journal pour trois mois.
« On ne peut pas utiliser les dispositions du code pénal pour les appliquer à un journaliste, alors qu'il y a le code de la presse, martèle Maître Raphaël Kpandé Adzaré, président du mouvement MCM. Nous avons à l'esprit qu'au Togo et en l'espace de quelques mois seulement, des journalistes ont été arrêtés. Et la plupart du temps, les infractions qu'on leur met à charge sont des infractions d'apologie du crime, d'atteinte à l'honneur, d'offense au chef de l'État...»
« Dès que vous élevez la voix, que cette voix est critique, vous faites l'objet de poursuites. Ces pratiques doivent cesser, parce que la liberté de presse, la liberté d'expression est un droit garanti par la Constitution togolaise », conclut Raphaël Kpandé Adzaré.