Au Tchad, près d'une semaine après l'arrestation d'Ibrahim Hissein Bourma, l'un des plus riches hommes d'affaires du pays, proche de l'ancien président défunt Idriss Déby Itno, son comité de soutien et sa famille ne cachent pas leurs inquiétudes, malgré les assurances du gouvernement.
Au Tchad, l'arrestation du riche homme d'affaires avait été reconnue par les autorités, trois jours après celle-ci, alors que la famille dénonçait de son côté un enlèvement. Le comité de soutien d'Ibrahim Hissein Bourma et certains de ses proches rappellent qu'il a été arrêté sur le coup de 2h30 du matin, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, par des militaires fortement armés qui ont cassé la porte de sa résidence, avant de le forcer à les suivre.
Depuis, ils sont sans nouvelles du disparu, mis à part les informations entendues sur RFI le week-end dernier. « On est vraiment inquiets étant donné que, jusqu'à présent, on ne sait pas où il est détenu. Monsieur Ibrahim a été arrêté d'une manière vraiment abjecte, en pleine nuit. Il ne détenait en sa possession que deux pistolets enregistrés légalement et autorisés par les services de sécurité », indique un membre du comité de soutien, au micro d'Esdras Ndikumana.
« Personne n'arrive à communiquer avec eux »
Quant à l'arsenal de guerre que le gouvernement « prétend » avoir trouvé chez lui, « rien d'étonnant », explique un membre de sa famille. « Il y a un groupe de soldats fortement armés et un véhicule blindé détachés à son domicile pour le protéger depuis l'époque du président Idriss Déby, paix à son âme, dont il était très proche », a-t-il assuré.
Enfin, le comité de soutien de l'homme d'affaires dénonce la « séquestration » d'une trentaine de personnes depuis bientôt une semaine, dans sa résidence.
« La maison est sous contrôle depuis l'arrestation de Monsieur Ibrahim dans la nuit de jeudi... tous ceux qui étaient chez lui, y compris les visiteurs, sont détenus contre leur gré ; personne n'arrive à communiquer avec eux. Et ils ne peuvent pas sortir. C'est pénible en ce moment de ramadan », ajoute le comité de soutien. Aucun responsable judiciaire ne pouvait être joint jusqu'à mardi soir, pour donner sa réaction.