Ce mardi 02 avril, le Ministère des Sports camerounais a annoncé la nomination de Marc Brys comme sélectionneur des Lions indomptables sans l'accord de la Fédération de football. Il n'en fallait pas plus pour déclencher une crise ouverte entre le président de la Fecafoot, Samuel Eto'o et le ministre des Sports Narcisse Mouelle.
« La Fédération Camerounaise de Football a appris, au même moment que l'ensemble des Camerounais, la nomination à des postes de responsabilité au sein de la Sélection Nationale Seniors de football masculin (...) Cette décision prise de manière unilatérale arrive au moment même où la FECAFOOT a accepté d'exécuter les Très Hautes Instructions du président de la République ». Quelques heures seulement après l'annonce, par le ministère des Sports, de la nomination de l'entraîneur belge Marc Brys et de son staff, en remplacement de l'équipe de Rigobert Song, la Fédération camerounaise de football ne s'est pas privée de décocher un communiqué qui s'apparente à une réponse à une attaque frontale.
Virés par Eto'o, rappelés par Mouellé
Car c'est véritable acte de casus belli posé par le ministre des Sports, Narcisse Mouelle, en direction du président de la Fédération de football camerounaise, Samuel Eto'o. Les deux hommes, appelés à travailler ensemble, n'ont jamais bien caché leurs divergences qui s'étalent désormais au grand jour. Comme pour aller loin dans la « provocation », le ministère a intégré dans le staff de Marc Brys, François Omam-Biyik et Alioum Boucar qui étaient dans l'équipe de l'ex-sélectionneur Antonio Conceiçao virée par Samuel Eto'o.
« Benjamin Banlock, ancien secrétaire général de la Fecafoot qui avait démissionné en mai 2022 après avoir dénoncé le mauvais management d'Eto'o, est nommé coordinateur de l'équipe », nous apprend également notre correspondant à Yaoundé, Joël Wadem.
Alors que le Cameroun s'empêtre dans une crise sportive depuis des mois, cette décision du ministère des Sports ne peut qu'envenimer la situation et déboucher, à moyen terme, sur l'intervention de la Fifa. L'instance dirigée par l'Italo-suisse, Gianni Infantino, le rappelle souvent : « Les associations membres de la Fifa ont pour obligation de diriger leurs affaires en toute indépendance et veiller à ce qu'aucun tiers ne s'y immisce de façon indue. (...) Tout manquement à ces obligations peut entraîner des sanctions prévues dans les statuts de la Fifa, pouvant aller jusqu'à la suspension de la fédération concernée ».
Dans son communiqué, la Fecafoot promet de communiquer « sans délai sur la réaction qu'elle entend réserver » à cette « regrettable situation ».