Ile Maurice: Affaires étrangères - Facture d'hôtel de Rs 2,5 M et loyer mensuel de Rs 343 000 pour le haut-commissaire Chaumière

Non-respect des procédures concernant l'hébergement, le loyer, les salaires, le recrutement dans les missions étrangères, pour ne citer que ceux-là. D'abord, le haut-commissaire à Maputo, en l'occurrence Jean-François Chaumière, en fonction depuis le 14 juin 2022, a séjourné 11 mois à l'hôtel avant de s'installer dans une résidence qui lui convient et louée à 7 000 dollars (environ Rs 343 000) chaque mois. Cela, malgré les propositions reçues après un appel à cotations et se chiffrant de 3 480 à 5 000 dollars pour une maison entièrement meublée. Raison avancée par le haut-commissaire : la sécurité.

Mais l'Audit prend le soin de préciser que selon le chef de mission à Maputo, les prédécesseurs de Chaumière ont, eux, bien résidé dans les régions proposées par les soumissionnaires. Une facture d'hôtel totalisant Rs 2,5 millions a ainsi été remboursée au haut-commissaire. Par contre, comme les dépenses n'étaient pas détaillées, impossible pour l'Audit d'établir si la restauration, le service de blanchisserie et les loisirs étaient exclus de la facture. En tout cas, un loyer à 7 000 dollars le mois contre les 5 000 proposés équivaut à des dépenses additionnelles de Rs 3,2 millions sur trois ans.

La cause majeure de cet abus est que contrairement à la provision du Pay Research Bureau (PRB) concernant le montant du loyer et services associés pour l'hébergement du personnel local des missions, celui des ambassadeurs et hauts-commissaires n'est pas plafonné. Ensuite, concernant les premiers secrétaires à Genève et à Pretoria, l'Audit relève qu'ils sont restés en poste cinq et quatre ans et demi respectivement alors qu'ils ne doivent pas faire plus de quatre ans dans une mission diplomatique, comme préconisé par le PRB. Pas de rotation régulière non plus des postes sensibles comme recommandé. Ainsi quatre conseillers diplomatiques et six premiers secrétaires n'ont pas été affectés durant les trois précédents exercices d'affectation au sein des missions étrangères. D'autre part, alors que quatre diplomates ont reçu une nouvelle affectation après huit à 20 mois suivant la fin de leur période de service, quatre autres étaient toujours affectés au ministère pendant trois ans et demi depuis leur précédent poste à l'étranger.

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L'Audit note aussi le surpaiement de Rs 779 000 en salaires de novembre 2021 à juin 2023 à cause de la mauvaise conversion des salaires. Également observé, le renvoi de certains membres du personnel à Dubaï, Beijing, Bruxelles et Paris sans les informer des manquements qui leur sont reprochés. Ce qui n'est pas en ligne avec les procédures. À Paris, le licenciement d'un chauffeur pour faute grave a valu des réclamations de Rs 2,4 millions que la mission a rejetées sans détour. Cependant, le chauffeur a obtenu un verdict favorable contre l'État devant le Conseil des Prud'hommes qui a ordonné un paiement de Rs 1,2 million au plaignant. La mission a interjeté appel et le cas est toujours devant la justice, avec toutefois, un paiement de Rs 84 315 comme honoraires d'avocat en août 2022.

La secrétaire administrative de la mission diplomatique à Moscou, qui habite la Lettonie, soit à dix heures de trajet de la mission, travaille de la maison depuis octobre 2017 sans rapport des tâches effectuées attaché aux titres de paiements. La fin de son contrat était toujours en suspens au moment de l'exercice de l'Audit.

Pour clore en beauté, le ministère des Affaires étrangères n'avait pas soumis son rapport de performance 2022- 2023 aux Finances à la date butoir du 31 octobre.

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