Madagascar: Intempéries - L'état de sinistre national déclaré

Le Conseil des ministres a acté la déclaration de sinistre national. Cette décision déclenche également la mobilisation des aides internationales pour appuyer les victimes et s'atteler à la reconstruction post-catastrophe naturelle.

Plus de quatre-vingt-neuf mille sinistrés, tel est le dernier bilan des conséquences du passage du cyclone Gamane dans le Nord et le Nord-Est du pays. Une situation qui a amené l'État à déclarer le sinistre national.

La déclaration de sinistre national a été actée en début de Conseil des ministres d'hier, selon le communiqué de la présidence de la République. Le seuil des vingt-cinq mille sinistrés pour prendre une telle décision est largement dépassé. Comme le laisse entendre le communiqué de la réunion hebdomadaire de l'Exécutif, l'objectif est de mobiliser les aides internationales pour appuyer les victimes et reconstruire les infrastructures détruites, ce qui est le principal objectif d'une déclaration de sinistre national.

"Plusieurs États ont fait part de leur disposition à prêter main-forte à Madagascar pour faire face au sinistre dont sont victimes nos compatriotes", rapporte le communiqué du Conseil des ministres. À l'instar des déclarations de sinistre national en 2017, 2020 et 2022, toutes suite à des dégâts cycloniques importants, la Grande Île a pu compter sur des appuis humanitaires, logistiques et financiers de ses partenaires internationaux. En 2020 et 2022, Madagascar a pu notamment compter sur un fonds d'appui à la gestion des risques et des catastrophes.

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Ce fonds découle d'un accord signé avec la Banque mondiale en décembre 2019. Il prévoit une enveloppe de 50 millions de dollars destinés aux réponses d'urgence, à l'appui aux victimes et à la reconstruction post-catastrophe naturelle. Le fonds peut être décaissé en 24 heures à la suite d'une déclaration de sinistre national. Le programme est valable pour trois ans, renouvelable une fois pour la même période.

Mobilisation générale

Selon les informations, cependant, le fonds d'appui à la gestion des risques et des catastrophes a été clôturé en décembre. Il n'a pas été renouvelé. Pourtant, il resterait encore 35 millions de dollars non utilisés. Une source avisée confie toutefois que l'institution de Bretton Woods réfléchit à un autre instrument de financement afin de répondre rapidement à la déclaration de sinistre national faite par Madagascar. D'autres entités internationales et des pays partenaires de la Grande Île seraient également sur le qui-vive.

Face aux conséquences dramatiques du passage du cyclone Gamane la semaine dernière, toutes les aides sont les bienvenues. Lors de sa descente à Ambilobe vendredi, Andry Rajoelina, président de la République, a justement émis un appel à la solidarité nationale. La déclaration de sinistre s'adresse ainsi à la communauté internationale. Une mobilisation générale s'avère nécessaire face au nombre de sinistrés et à l'ampleur des dégâts.

Les régions Diana, Sava, Analanjirofo et Ambatosoa sont les plus dévastées. Le dernier bilan publié par le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) fait état de dix-neuf morts et trois disparus. Les quelque quatre-vingt-neuf mille sinistrés correspondent à plus de vingt-deux mille ménages. Environ vingt-trois mille personnes sont déplacées et accueillies dans soixante-dix-huit sites d'hébergement. Près de quatre mille autres sont logées chez des voisins ou des familles.

Près de huit cents habitations sont détruites et environ dix-neuf mille sont inondées. Plus d'une centaine de salles de classe sont partiellement détruites et une dizaine le sont entièrement. L'agriculture est également durement touchée. Plus de 2 200 hectares de rizières sont inondés et environ 700 hectares sont ensablés. Il faut aussi prendre en compte les dégâts infligés par Gamane aux infrastructures routières. Quatre ponts n'ont pas résisté aux déferlantes causées par la montée des eaux, conjuguée à la force du vent.

La réponse d'urgence suite au passage du cyclone Gamane est ainsi sur plusieurs fronts. Le sinistre qui touche les régions du Nord et du Nord-Est du pays risque, par ailleurs, d'avoir des conséquences négatives sur l'économie nationale. Outre répondre au choc, donc, le soutien international qui découle de la déclaration actée en Conseil des ministres hier pourrait s'avérer nécessaire pour atténuer les effets de cette catastrophe naturelle à moyen terme sur l'ensemble du territoire.

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