La campagne de pêche aux langoustes est ouverte depuis le début de ce mois d'avril pour la région Anôsy.
La production s'annonce bonne pour cette campagne de pêche. « Nous prévoyons même une hausse des captures d'autant plus que le volume d'exportations n'a cessé d'augmenter depuis ces dernières années. Cela a atteint 380 tonnes de langoustes en 2023 contre à peu près 228 tonnes l'année précédente », a évoqué Jasper Andriamanantsoa, le directeur régional de la Pêche et de l'Économie Bleue à Anôsy.
Et lui de préciser que le ministère de tutelle a délivré un permis de collecte en faveur de 11 opérateurs économiques oeuvrant dans la filière langouste dans la région pour cette campagne de pêche. Lors de la première journée de l'ouverture de la campagne de pêche et de collecte de ce produit phare de la région, ces entreprises collectrices ont pu récolter 449,4 kg de langoustes vivantes auprès des pêcheurs qui sont venus leur livrer leurs captures. Une équipe de la direction régionale de la Pêche et de l'Économie Bleue y a effectué une descente pour constater de visu la situation sur le terrain.
Le poids d'une unité à plus de 7 kg
Il faut savoir que la région Anôsy compte environ 8 000 pêcheurs. Ils pratiquent notamment les casiers fabriqués à partir des lianes locales pour pouvoir capturer vivante les langoustes. Lors de cette ouverture de la campagne de pêche, ces pêcheurs ont vendu les langoustes vivantes entre 15 000 Ar et 20 000 Ar le kilo.
« Ce prix de collecte va sûrement augmenter au fil du temps. Et à la différence des autres régions productrices, Anôsy regorge de cinq espèces de langoustes. Plus de 65% de la production de langoustes à Madagascar proviennent également de la région. La langouste rouge est très prisée étant donné que son goût est très apprécié par les consommateurs surtout à l'étranger. Quant à l'espèce de langouste de couleur verte, le poids d'une unité peut atteindre à plus de 7kg. Il faut également reconnaître que la majorité de la production de langoustes est destinée à l'exportation. Le pays expédie notamment des langoustes vivantes, congelées et cuites ainsi que des queues de langoustes dans les pays asiatiques comme la Chine et le Japon et en Europe surtout en France. On peut également dire que les langoustes de la région Anôsy sont encore bios car elles ne sont pas touchées par la pollution. Il s'agit d'un produit phare faisant l'identité économique de la région et qui fait notre réputation à l'échelle internationale. Le prix à l'export en France était entre 13 et 15 euros/kg tandis qu'au Japon, cela s'affichait à 13,5 USD/kg », a souligné Andriamanantsoa Jasper.
Deux cas d'infractions constatés
Par ailleurs, ce directeur régional de la Pêche et de l'Economie Bleue n'a cessé d'interpeller tous les acteurs oeuvrant dans la filière langouste à bien respecter le texte réglementaire qui la régit. A titre d'illustration, « On ne peut exploiter que les langoustes ayant une taille marchande au moins de 20cm. La pêche aux langoustes ovées est en même temps prohibée, et ce, afin d'assurer la durabilité de ces ressources halieutiques. En outre, il faut une autorisation pour pouvoir exporter ce fruit de mer », a-t-il enchaîné. Parlant de la période de fermeture de pêche, il a avancé que deux cas d'infraction ont été constatés à l'aéroport de Taolagnaro. « Les langoustes vivantes saisies comptant en tout 46 kg, ont été directement remises dans leur habitat naturel. C'était prévu être livré dans la capitale », a-t-il conclu.