Les Malgaches, après les fêtes de Pâques, ont retrouvé la vie morose à laquelle ils se sont habitués depuis un certain temps. La lutte pour la survie a repris, avec la recherche de la pitance quotidienne qui se fait de plus en plus difficilement. Comme nous l'avons souvent dit, ils font preuve d'un stoïcisme exemplaire, mais cette patience dont ils font preuve a des limites. L'exaspération des habitants de certains quartiers de la capitale, privés d'eau et d'électricité s'est manifestée de manière spectaculaire, mais le soufflet est momentanément retombé. C'est un signe qui peut se transformer par des manifestations difficilement maîtrisables et que les autorités doivent prendre en compte.
Une population au stoïcisme exemplaire
Les hommes politiques sont tout à fait conscients de l'atmosphère délétère qui règne actuellement. Qu'ils appartiennent au camp présidentiel ou à l'opposition, ils admettent que la situation dans laquelle se trouvent les Malgaches est difficilement supportable, mais ils pensent que seul le jeu démocratique permettra de faire avancer le pays. Ils sont pour le moment préoccupés par la tenue prochaine des élections législatives. Ils essaient de trouver les meilleurs candidats pour défendre leurs idées. La population, quant à elle, est complètement dépassée par les rivalités qui se développent dans le microcosme. Les ravages de la tempête Gamane sont beaucoup plus réels que les discussions pour trouver des personnalités capables de remporter les élections.
Les citoyens se sont plutôt apitoyés sur les malheurs des dizaines de milliers de sinistrés ayant dû quitter leurs habitations dans le nord de l'île. Le président de la république est allé sur place pour leur apporter son soutien. L'état de sinistre national a été décrété et devrait permettre de venir en aide rapidement à ces hommes, ces femmes et ces enfants qui sont démunis. Les Malgaches vivent tant bien que mal ce qui leur arrive en ce moment. Néanmoins, ils restent lucides et ne se laissent plus berner par les belles paroles.