Praia, capitale du Cap-Vert vit au rythme des musiques du monde entier, en ce début du mois d'avril. Deux festivals importants se tiennent cette semaine sur l'ile de Santiago : le réputé Kriol Jazz ce week-end et, depuis le 1er avril 2024, l'Atlantic Music Expo qui est un important rendez-vous pour les professionnels de la musique. L'occasion de découvrir des artistes, de monter des tournées, de produire des disques. Tous les concerts sont gratuits. Y est présente la chanteuse Gabriela Mendes, une fervente militante, amoureuse des musiques traditionnelles de l'archipel. Rencontre.
Certains ont peur du passé, ne pensent qu'à la puissance de la modernité. Pour Gabriela Mendes c'est tout le contraire. Un caractère bien trempé pour qui estime que la musique est une quête.
« C'est surtout une façon de vivre, je dirais, explique-t-elle. La musique traditionnelle, pour moi, c'est notre quotidien. Et donc, on l'a dans le sang ».
Auprès du guitariste virtuose Bau, Gabriela Mendes a appris tous les styles traditionnels. Car chaque « son », chaque rythme, exprime une émotion.
« Même s'il y a des difficultés, on est un peu plugué, image-t-elle. On aime encore faire la fête. C'est ça la colladeira [un style musical, Ndlr]. La Batucada [autre style musical, Ndlr], ce sont nos ancêtres ».
Chercher dans le passé, les mots pour expliquer, pour partager avec les nouvelles générations que le Cap-Vert a tout pour réussir à partir du moment où son identité est respectée.
« C'est l'évolution, c'est l'argent, c'est un monde d'intérêts et ça tue ce qu'il y a de plus beau dans la vie : c'est-à-dire, l'être humain, les échanges », estime Gabriela Mendes
Sur scène, entourée par la crème des musiciens de l'archipel, Gabriela Mendes rayonne et plonge le public dans ce passé si riche et si populaire, dans l'âme du Cap-Vert.