Au Gabon, les débats au dialogue national inclusif, ouvert mardi, n'ont pas encore démarré. Hier jeudi, les présidents des commissions et sous-commissions ont été nommés par décret présidentiel. Le même décret affecte tous les commissaires dans une commission. Un groupe d'une quarantaine de partis, réunis au sein d'un comité de veille de la coalition pour un véritable dialogue inclusif, sont montés au créneau.
Au cours d'une conférence de presse, les représentants de ces partis ont dénoncé l'accaparement de tous les rôles par le comité d'organisation et regretté l'affectation de force de leurs représentants au dialogue dans des commissions dont ils n'ont pas forcément la compétence. Les explications de Thierry d'Argendieu Kombila, président de ce comité, au micro de notre correspondant à Libreville, Yves Laurent Goma.
« Il s'agit là d'une manoeuvre habile, visant à isoler les membres issus des partis politiques, dans la mesure où, lorsque vous regardez par exemple la commission politique, qui est chargée quand même de la réforme des institutions, les partis politiques se plaignent de ne pas être représentés dans cette commission et ventilés dans des commissions dont beaucoup n'ont pas la compétence. »
Vous voulez dire que vos représentants au dialogue national inclusif subissent un diktat ?
« Oui, tout est imposé. Nous n'avons jamais assisté à un dialogue où les participants sont désignés d'office par le comité d'organisation. C'est quand même assez inédit en république gabonaise. Vous savez très bien que nous sommes dans un contexte de consensus national, mais cela ne peut pas être un consensus mou. Le président de la République redoutait lui-même un dialogue politicien et politicard, eh bien, nous y sommes. »
Les militaires ont dit : « 'régime spécial, fonctionnement spécial ».
« Mais si c'est le cas, ce n'est pas la peine d'appeler un dialogue inclusif, organisez donc un dialogue non-inclusif. »