Congo-Brazzaville: Portrait - Bikoumou Mbanzouzi passionnée par la soudure

Lunettes de protection, combinaison, machine à souder, Bikoumou Mbanzouzi, affectueusement appelée Nzouzi par ses collègues, est très souvent l'objet de curiosité ou de regards étonnants des passants. Elle entre dans les arcanes de la soudure il y a quatre ans car c'est un métier qui la fascine et la séduit au fil des jours bien qu'il fasse appel à des qualités physiques parfois.

« Je suis heureuse que de plus en plus de femmes sortent du cadre imposé par la société. En fait, il n'y a pas d'emplois réservés aux hommes ou aux femmes, mais il y a une personne qualifiée pour chaque emploi et si ce métier est adapté à ses capacités et à ses compétences, tant mieux », indique Nzouzi, la vingtaine, entrée dans le métier de la soudure il y a quatre ans après avoir longtemps cherché sa voie. « J'avais le choix entre faire la coiffure, la couture ou la pâtisserie, mais cela ne m'intéressait pas. Ma passion était d'avoir la machine à souder entre mes mains afin de la manipuler à ma guise », dit la jeune femme venue solliciter une formation à l'atelier de tâta Nsamba comme l'indique l'enseigne à l'usine de Kinsoudi.

En outre, même si les stéréotypes ont la peau dure et que l'univers « masculin » se montre parfois hermétique, les femmes commencent à franchir les barrières et intègrent de plus en plus les rangs des métiers dits pour homme (menuiserie, soudure, tôlerie...) En effet, les mentalités ont évolué et le changement est en marche comme l'indique maître Nsamba, formateur qui dit avoir déjà reçu une première apprenante, en congé aujourd'hui en raison de grossesse. Selon lui, « un métier se fait par passion et non par rapport au sexe. Quand on a les aptitudes et la volonté de travailler, les femmes peuvent parfois faire mieux que les hommes. Le seul hic est qu'elles s'absentent plus que les hommes, en cas de grossesse, de maladie et autres tracasseries féminines », a fait noter le maître. Dans l'ensemble, il est satisfait du travail de la jeune femme.

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Pour sa part, Nzouzi est heureuse d'avoir trouvé sa place dans cette nouvelle famille. « J'étais bien reçue par mes collègues hommes quand j'ai intégré l'atelier de tata Nsamba. Et quand j'ai des difficultés avec le matériel, car certains sont assez lourds, mes collègues n'hésitent pas à m'aider », a fait savoir la jeune soudeuse. Elle ne fait même plus attention aux blagues machistes de ses collègues. « C'est l'ambiance de l'atelier, ce que je refuse, c'est de leur faire à manger ou nettoyer l'atelier. On le fait à tour de rôle », souligne Nzouzi.

Elle a su s'imposer dans ce cercle avec un caractère bien trempé. « Dès le départ, il faut savoir marquer tes limites, sinon on te prendra pour la fille à tout faire », a indiqué la soudeuse. Elle souhaite que les femmes embrassent les carrières qu'elles souhaitent faire et surtout « de refuser qu'elles soient intégrées par rapport à leur sexe et clichés de la société qui sont très limitants pour les femmes », rappelant « qu'on ne vit pas pour les autres mais pour soi. Alors faisons le choix d'être épanouies dans notre travail ».

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