Congo-Brazzaville: Gloire Moundango - « Pour être un bon MC, il ne suffit pas juste d'avoir une belle voix »

interview

Teint ébène, taille affinée et sourire radieux, c'est sur les podiums de défilé de mode que Gloire Moundango se fait connaître du public. Chemin faisant, elle découvre la lumière des projecteurs, se fait des rencontres dans l'univers de la culture et des médias. De là naît l'ambition de continuer à être devant les caméras. Cette fois-ci, en tant que présentatrice TV et maîtresse de cérémonie. Entretien.

Peut-on en savoir plus sur Gloire ?

Née le 29 mars 1996, je suis la benjamine d'une famille de six enfants avec deux frères et trois soeurs. Je viens d'une famille modeste, mais sympa où l'on partage beaucoup de valeurs. Dommage que mes deux parents ne soient plus de ce monde. J'ai un BTS en Banque assurance. Après mes études universitaires, je me suis penchée vers des formations qualifiantes tout en travaillant.

Je me suis notamment formée en communication d'entreprise, community manager, informatique et secrétariat bureautique. Aujourd'hui, je suis heureuse de porter multiples casquettes, notamment en tant qu'animatrice télé, maîtresse de cérémonie, mannequin professionnel, modèle photo, make-up artiste et entrepreneure.

Comment a débuté l'aventure du mannequinat ?

J'ai commencé avec des concours de beauté. J'ai fait Miss Congo et Miss Brazza en 2015-2016. J'ai été Miss départementale. Après ces expériences, mon entourage me disait toujours que j'avais des atouts nécessaires pour être mannequin. Bien que moi-même je ne voyais pas cela encore, mais je me disais, pourquoi pas ! A force d'y réfléchir, j'y ai pris goût, je me suis lancée.

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J'avoue ne pas être très grande de taille, mais je pense que ce qui a plus marqué la différence, c'était ma couleur de peau et l'allure que je dégageais sur le podium dès lors que je prenais le relais. J'avais une allure assez spéciale lorsque je défilais et c'est cela qui a suscité beaucoup d'admiration durant mon parcours en tant que mannequin podium.

Et donc de mannequin, aujourd'hui on vous voit sur plusieurs terrains. On vous voit animatrice, modératrice de cérémonie. Qu'est-ce qui vous a poussé à élargir autant votre champ d'action ?

Je voulais bien exercer dans le domaine de la télé parce que je me disais qu'il y avait de ces choses en moi que je pouvais développer une fois devant la caméra. J'ai cette facilité de parler, de communiquer, de ramener les gens dans une ambiance assez spéciale. J'ai commencé, en 2018, en tant qu'animatrice à DRTV. D'ailleurs, j'y suis toujours parce que je suis co-animatrice de l'émission « La matinale » avec Daniel. Mais, j'ai dû faire une pause avec la maternité pour rebondir en 2020, malgré la covid-19.

Je ne m'arrête pas qu'à la télévision mais j'embrasse aussi le web avec le média en ligne Oyebi TV. Et de la télévision à l'idée de maîtresse de cérémonie, les choses se sont faites naturellement. Une fois, on m'a sollicitée pour animer un événement et lorsque je l'ai fait, les retours ont été très positifs, m'encourageant à poursuivre dans cet élan. À cette période, je ne pouvais pas dire que c'était ma vocation parce que je me disais simplement que cela faisait partie des métiers comme tout autre que je pouvais exercer par rapport à mes capacités. Mais aujourd'hui, je peux dire que c'est devenu une passion. Une passion que j'ai due aiguiser par la formation et la pratique.

Grâce à ce métier, le grand-public découvre une facette admirable de moi et j'en suis contente. 2022-2023 sont mes deux années de déclic professionnel, parce que durant cette période, j'ai vraiment pu exercer ce métier de maîtresse de cérémonie. Beaucoup d'entreprises m'ont sollicitée pour de grands événements. Je retiens notamment le concert de Didi-B à Brazzaville aux côtés des talents avérés comme Daniel Makaya et Loïc ; la conférence des femmes d'Afrique centrale ; des masters class ; etc.

Quel est le secret pour avoir pu exceller au lieu de demeurer dans l'ombre ?

La télévision a permis à ce que les gens qui me suivaient commencent à me contacter, bien qu'à la télévision il n'y a pas accès direct avec moi. Quand les gens me suivent à la télé, s'ils savent qu'ils ne peuvent pas être en contact direct avec moi, ils passent par mes réseaux. Voilà pourquoi j'ai pris la peine aujourd'hui de vraiment professionnaliser mes pages, parce que je me dis que c'est là que les gens viennent pour voir mon travail. J'ai trouvé ma vocation et donc tous les jours, je travaille pour donner le meilleur de moi-même. Quand je suis sur une scène, je me dis que je dois faire mieux que ce que j'ai eu à faire hier et donc, cela devient mon combat de tous les jours.

Prendre la parole devant les gens entraîne du stress, la peur de balbutier, comment vous tirez-vous d'affaire ?

Alors oui, la peur, le stress c'est tout à fait normal, même les professionnels les plus habitués ont peur. Je me dis toujours que si je ne ressens pas un peu de stress, cela veut dire que ça ne va pas. Il faut que ça me fasse un tout petit peu peur. Pas dans le sens de ne pas pouvoir l'affronter, mais parce que c'est quelque chose de nouveau, un nouveau public, des regards que je ne connais pas, des personnes que je n'ai peut-être jamais vues, mais je les affronte tout de même. Chaque événement demande de la préparation, bien étudier l'événement et avoir une connaissance des sujets qui seront abordés. Il faut être conscient qu'il ne suffit pas juste d'avoir une belle voix. Ça va au-delà. Il faut vraiment avoir cette capacité de vouloir captiver le public et de pouvoir lui transmettre quelque chose. Il faut dégager de l'authenticité et un peu drôle.

Pour clore cet entretien, quelles sont vos projections pour cette année ?

Je prévois des rendez-vous à l'extérieur du pays, toujours dans le cadre professionnel. Je veux réellement étendre mon talent pour le faire valoir à l'extérieur du pays. Pour moi, la meilleure réussite sur cette terre c'est lorsque ta vie arrive à impacter celle des autres et ceci est mon conseil à l'endroit de la jeunesse.

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