Dakar — Les quotidiens, dans la même situation que les populations, sont dans l'attente de la publication de la liste du premier gouvernement de l'ère Bassirou Diomaye Faye, alors que le nouveau président de la République a fini de dégager les grandes orientations de son action dans un premier message à la nation.
"Jusque hier dans la nuit, le gouvernement n'était pas annoncé, à l'exception de son chef. L'explication officieuse serait liée aux appétits de tous les membres de la coalition au pouvoir et à leurs alliés", écrit Le Quotidien dans son édition de ce vendredi.
L'Observateur titre sur le même sujet : "Diomaye et Sonko face à la difficile équation du premier gouvernement", qui "devrait être connu normalement sous peu", indique ce journal. "Equilibres politiques, renouvellement, profils..., sa composition parait délicate", selon la même publication.
Or, le chef de l'Etat intronisé mardi dernier a déjà fixé le cap de son action, dans un discours radiotélévisé à la nation, mercredi soir, à l'occasion de la commémoration du 64e anniversaire de l'accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
"[Bassirou Diomaye Faye] annonce des couleurs", note Bès Bi Le jour, à propos de cette adresse présidentielle d'un quart d'heure "propre de fermeté et d'appel à la cohésion" nationale.
Bès Bi revient sur quelques-unes des thématiques abordées par le président de la République, de la lutte contre la corruption à la réforme du système électoral, en passant par "le pari de la souveraineté alimentaire perdu par ses prédécesseurs".
De "fortes annonces" du président Diomaye Faye
"Réforme du système électoral, rationalisation et financement des partis, séparation des postes de chef d'Etat et chef de parti, priorisation de l'emploi des jeunes et des femmes, souveraineté alimentaire, reddition des comptes, assises de la justice : les grandes lignes de la gouvernance politique et socioéconomique du quinquennat en cours ont été tracées par le nouveau président Bassirou Diomaye Faye [...]", mentionne Sud Quotidien.
Et Le Soleil évoque "de fortes annonces", en citant "des réformes majeures en matière de gouvernance", l"'engagement ferme" du nouveau président pour l'emploi des jeunes et la lutte contre la vie chère, mais aussi la réforme du système politico-judiciaire.
Si Yoor-Yoor reprend, avec les mêmes éléments, les grandes lignes de ce "discours du changement de méthode", ils sont nombreux les quotidiens ayant manifesté un intérêt appuyé pour le volet gouvernance et lutte contre la corruption du message du président Bassirou Diomaye Faye.
"Tremblez, Bassirou arrive !", affiche à propos le quotidien 24 Heures, en allusion à l'engagement pris par le successeur de Macky Sall pour une gouvernance "vertueuse fondée sur l'éthique de responsabilité".
Bassirou Diomaye Faye "prône la tolérance zéro" contre la corruption, les détournements et les fraudes fiscales, relève le quotidien L'Info, pendant que Vox Populi retient que le président de la République "annonce à mi-voix la traque des biens mal acquis".
Le journal se fonde sur les pistes déclinées par le chef de l'Etat s'agissant de la lutte "sans répit contre la corruption", la répression de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, ainsi que la lutte contre le détournement des deniers publics et le blanchiment d'argent, entre autres points.
Tribune va même jusqu'à évoquer un plan du président Diomaye Faye "pour la restitution des avoirs volés", quand Walfquotidien souligne que concernant la vie chère, la corruption et le secteur privé, le président Faye se retrouve "entre l'enclume des ambitions et la réalité".
Le successeur de Macky Sall "marque son territoire"
"Les promesses du successeur de Macky Sall à la tête du Sénégal vont être mises à rudes épreuves quand l'improductivité nationale, les chocs extérieurs et la complainte de l'administration vont faire surface", écrit ce journal.
Les quotidiens signalent par ailleurs que le président de la République a annulé les dernières décisions prises par son prédécesseur dans le cadre du Conseil supérieur de la magistrature. "Le président Diomaye marque son territoire", titre Direct News.
Le journal rappelle que "Macky Sall avait nommé un premier président de la Cour suprême et avait pourvu aux postes de membres du pôle financier", mais toutes ces décisions "ont été annulées".
Selon Source A, les membres du Conseil supérieur de la magistrature ont été déjà informés de cette mesure par le ministère de la Justice. Ce faisant, le nouveau président "déjoue les +pièges+ de Macky [Sall]", son prédécesseur, estime L'Observateur.
"Diomaye commence le balayage", affiche le quotidien L'As, dont le titre fait subtilement écho à la campagne électorale au cours de laquelle le candidat devenu président brandissait un balai au cours de certains de ses meetings pour suggérer qu'il faut procéder à un nettoyage du pays.
"Après la +désenghorisation+ sous l'ère Diouf, place maintenant à la +démackysation+", avance L'As. "Trois jours seulement passés à la tête de l'Etat, le président Bassirou Diomaye Faye est revenu sur d'importantes décisions prises récemment par son prédécesseur", constate ce quotidien.