Lors de cette première adresse à la nation du mercredi 3 avril dernier, l'actuel chef de l'Etat, outre sa démission de son poste de secrétaire général du parti Pastef, a également décliné plusieurs autres mesures de ruptures qu'il entend mettre en oeuvre dans les tout prochains jours.
Parmi celles-ci, on peut citer la rationalisation des partis politiques et leur financement. Véritable serpent de mer de la politique sénégalaise, ces questions ont, en effet, rythmé la vie politique au Sénégal ces dernières années. En effet, les partis politiques au Sénégal sont régis par loi n° 81-17 du 6 mai 1981 qui a été modifié en 1989 avec l'introduction de dispositions interdisant « tout financement provenant de l'étranger » sous peine de dissolution pour tout parti qui reçoit directement ou indirectement des subsides de l'étranger ou d'étrangers établis au Sénégal ».
Les propositions de modification de cette loi pour l'adapter au contexte politique sénégalais actuel ont toujours été bloquées par les différentes majorités qui se sont succédé au pouvoir. A la veille de chaque élection, cette question de la rationalisation des partis politiques et leur financement s'est toujours invitée au débat depuis les années 1990. Inscrite parfois au menu des concertations des acteurs politiques sur la revue du processus électoral, organisées à la veille de chaque élection, elle n'a jamais fait l'objet de consensus.
Conséquence, les partis politiques continuent de pousser comme des champignons dans des conditions très douteuses. Car, beaucoup d'entre eux ne tiennent pas de congrès annuels encore moins ne transmettent aux services du ministère de l'Intérieur leurs états financiers. A cela, il faut ajouter la problématique de la participation aux élections. En effet, contrairement aux dispositions de cette loi sur les partis politiques, la moitié des formations politiques créées au cours de ces dernières années ne font pas de la conquête et la conservation du pouvoir leur finalité.
Inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d'identité pour la fin des tracasseries sur l'inscription des primo-votants
Autre mesure annoncée par le président Bassirou Diomaye Faye lors de cette première déclaration à la nation, toujours dans le cadre de la réforme du système électoral, concerne la problématique de l'inscription sur le fichier électoral. Dans son discours, l'actuel chef de l'Etat a annoncé le remplacement du système optionnel d'inscription sur les listes en vigueur par celui de l'inscription concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d'identité.
Ainsi, une fois adoptée, cette mesure va permettre à tous les Sénégalais qui remplissent les conditions d'être électeur et pourront s'ils le désirent, voter sans aucune restriction. Les avantages de cette mesure seront entre autres le renforcement du fichier électoral, la fin de la problématique relative aux délais impartis aux révisions des listes électorales et le débat sur l'inscription des primo-votants. Car, désormais, tous les jeunes qui seront en âge de voter n'auront plus besoin d'attendre la période de révision des listes pour s'inscrire.