Depuis l'ascension au pouvoir du président Andry Rajoelina, la question des îles éparses était au centre de son programme politique. Cependant, au fur et à mesure que son deuxième mandat progresse, cette revendication semble s'estomper dans les coulisses du discours officiel du gouvernement.
Lors du premier mandat de Andry Rajoelina, la revendication des îles éparses était élevée au rang de priorité nationale. Cependant, à mesure que le temps passe, cette question semble perdre de sa pertinence aux yeux du régime actuel. La deuxième réunion de la commission mixte franco-malgache, chargée de traiter cette question épineuse, ne figure même plus dans l'agenda officiel du gouvernement. Cette commission, qui a tenu sa première réunion fin 2019 sous la houlette du premier ministre Christian Ntsay, semble désormais reléguée aux oubliettes.
Silence
Même les membres malgaches de cette commission semblent être tombés dans l'oubli, leurs voix étouffées par le silence qui entoure cette question. En tout cas, les premiers membres semblent aussi dépassés par le temps. Raymond Ranjeva, Liva Tehindrazanarivelo, Louis Antoine de Padoue Ranaivoseheno, qui font partie de la première équipe, auraient déjà perdu leur siège au sein de la commission. La nouvelle ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata, quant à elle, s'abstient également de mentionner publiquement le sujet depuis son entrée en fonction en janvier dernier. Cette disparition progressive de la revendication des îles éparses reflète un changement dans les priorités du gouvernement dans les relations bilatérales avec la France.
Défis régionaux
Pendant ce temps, la France, qui a toujours refusé de céder sur cette question, propose une collaboration bilatérale axée sur la gestion environnementale et la recherche dans la région des îles éparses. Contrairement aux attentes du gouvernement malgache, une cession des îles n'a jamais été une option pour la France, et Paris semble déterminée à maintenir cette position ferme. Tout compte fait, la revendication des îles éparses n'est plus au premier plan de l'agenda politique du régime. Cette évolution marque un tournant significatif dans les relations entre Madagascar et la France. La transition d'une posture de confrontation à une approche plus collaborative reflète peut-être une volonté mutuelle de trouver des solutions pragmatiques aux défis régionaux, tout en laissant de côté les querelles territoriales du passé.