Congo-Kinshasa: Butembo - Des dépouilles des prisonniers dans la morgue de l'hôpital Kitatumba

La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) et l'association à but non lucratif Outre neuve ont relevé la présence de huit corps sans vie des détenus de la prison de Kakwangura déposés à la morgue de l'hôpital Kitatumba, dans la ville de Butembo, province de Nord-Kivu.

Les deux organisations non gouvernementales saluent le geste des responsables de la mairie de Butembo qui ont disponibilisé des cercueils pour l'enterrement des corps, au cimetière de Ngengere. Elles indiquent cependant que la meilleure façon d'aider les prisonniers et détenus préventifs c'est d'améliorer leurs conditions de vie, l'accélération des procédures judiciaires ainsi que le désengorgement des lieux d'incarcération, etc. "Comme vous le savez, de même que l'autorité a le droit d'arrêter des gens qui ont commis des infractions, elle a aussi le devoir de les assister en tout pendant leur détention ou emprisonnement, selon l'article 16 de la Constitution congolaise du 18 février 2006", ont-elles indiqué.

Elles ont précisé que cette disposition constitutionnelle stipule que l'être humain est sacré et l'État a l'obligation de le respecter et de le protèger. "Il est inacceptable de priver la liberté à une personne sans la nourrir ni la soigner. Nous considérons cette façon d'agir comme constitutive de crime d'État", ont rappelé les deux organisations.

Amélioration des conditions d'incarcération

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La FBCP et Outre neuve demandent à l'autorité à Kinshasa, à travers la commission mise sur pied par la ministre d'État et ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, et au Conseil supérieur de la magistrature de veiller à l'accélération de la procédure de désengorgement et de l'amélioration des conditions de vie des détenus préventifs et prisonniers dans les prisons à travers le pays, tel que exigé par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors du 130e Conseil des ministres.

Dans le communiqué conjoint signé le 5 avril par Emmanuel Adu Cole et Me Charlène Yangazo, ces organisations exhortent la haute magistrature et les autres hautes juridictions de la justice congolaise dont la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation, le Conseil d'État, le parquet général près la Cour de cassation, etc, à servir d'exemples en respectant le délai de prononcé des décisions prévu par la loi. Elles relèvent également que le commandant suprême de la magistrature ne pouvait pas se limiter à une simple dénonciation de la maladie dont souffre la justice congolaise mais qu' il lui fallait accompagner cette dénonciation par des mesures et des sanctions exemplaires et très sévères à l'endroit de certains magistrats indisciplinés.

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