Ile Maurice: Ashok Subron - «Ces élections générales sont aussi importantes que celles qui ont mené à l'Indépendance»

Rezistans ek Alternativ est prêt à s'allier à un autre groupe pour les prochaines élections à condition qu'il s'engage à changer la Constitution. Ce parti avait réuni l'opposition parlementaire et extraparlementaire sous le même toit pour discuter de la réforme constitutionnelle samedi dernier.

Quels ont été les points forts de la conférence constitutionnelle ?

D'abord, que les partis parlementaires et extraparlementaires aient fait l'effort de se réunir un après-midi pour discuter d'un projet constitutionnel est déjà un événement. Il y a eu un consensus et une volonté absolus pour transformer et décoloniser la Constitution. Tout le monde a fait des propositions. Un des points ressortis lors de cette conférence est que tout le monde veut une réforme électorale avec une bonne dose de proportionnelle en prenant en considération la sensibilité politique. Je le redis, la sensibilité politique. Nous avons aussi parlé du pouvoir excessif entre les mains du Premier ministre. Quelques-uns ont proposé que ce pouvoir soit partagé avec le président de la République selon certaines formules et d'autres croient qu'il faudra l'équilibrer en accordant certains privilèges au leader de l'opposition qui a un rôle constitutionnel.

Il y a également l'unanimité sur les droits des deuxième et troisième générations. Il faut le droit économique et social. Il faut aussi le droit de la nature. Du côté de Rezistans ek Alternativ, nous croyons beaucoup au droit de la nature. Nous n'entendons pas les partis de l'opposition parlementaire et extraparlementaire parler du droit de la nature. Nous espérons que cela changera. Il y a aussi les droits numériques et digitaux.

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Il y a eu des débats sur la carte d'identité et, actuellement, c'est l'enregistrement des cartes SIM. Un droit digital est important. De plus, nous voulons un right of recall. Le rôle d'un électeur ne doit pas durer que cinq minutes tous les cinq ans dans l'isoloir, soit pour les élections. Le droit de référendum dans la Constitution est également évoqué. Nous avons mis un projet politique sur la table dans le contexte des élections générales qui est basé sur un programme et un changement du système. Ce n'est pas un programme pour un changement de candidats ou des humains.

C'est quoi la suite ?

Nous compilons actuellement toutes les données. Nous allons tout présenter aux organisations non gouvernementales, aux plates-formes citoyennes et aux syndicats lors d'une table ronde pour des débats. Rezistans ek Alternativ a toujours milité pour un front unitaire avec des partis de l'opposition parlementaire et extraparlementaire. Cette réforme constitutionnelle est la colonne vertébrale de ce projet. Nous allons travailler pour la développer.

Ce gouvernement a dépassé la ligne rouge depuis la mort de Soopramanien Kistnen. Nous notons que la police a un bras politique qui agit pour le pouvoir. Il faut changer ce gouvernement et le système en place. Le pouvoir doit être entre les mains des citoyens. Ces nouvelles élections générales ne doivent pas être une répétition des élections précédentes. Toute action prise aura des répercussions pendant les prochains 30 à 50 ans. Il ne faut pas juste des alliances de circonstance. Il faut un changement du système.

Est-ce que Rezistans ek Alternativ rejoindra un groupe ou une alliance comme avec le Parti travailliste par exemple ?

Si toutes les conditions sont réunies, bien sûr. Il faut que les grandes lignes de la réforme constitutionnelle soient respectées. Il faut avoir une majorité de trois quarts pour pouvoir apporter la grande réforme de la Constitution. D'où l'idée d'un front unitaire de l'opposition pour augmenter la chance d'avoir trois-quarts des élus. Cette majorité de trois quarts existe dans la population. Il faut que ce soit représentatif au Parlement. J'insiste. Les élections de 2024 auront des répercussions sur les prochaines 30 à 50 années. Si nous ne prenons pas nos responsabilités, nous allons encourager une «mafiosination» de l'État. Faites attention ! Nous avons vu comment ceux qui gênent le pouvoir sont écartés. Ces élections générales sont aussi importantes que celles qui ont mené à l'Indépendance.

Combien de tickets pensez-vous pouvoir obtenir avec un partenaire ?

Nous avons toujours discuté publiquement. Nous faisons tout en public. Notre politique est le changement de régime, le changement politique et le plus important est le changement du système. Rezistans ek Alternativ sera présent lors des prochaines élections générales que ce soit avec tous les partenaires de l'opposition ou avec des partenaires qui veulent un changement du système ou encore avec nos partenaires habituels. Nous n'allons pas mener bataille pour avoir plus de tickets comme cela se passe en ce moment. C'est vilain. Nous allons nous battre pour un projet. Nous nous sommes toujours battus sur tous les fronts. Nous allons continuer de nous battre pour ce changement du système.

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