C’est fait. Le premier gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye vient d’être dévoilé après quelques 48 heures d’attente qui avaient suscité çà et là des appréhensions.
Tout compte fait , le secrétaire général de la présidence de la République a rendu public le décret de nomination des Ministres et secrétaires d’Etat, à la suite de celui portant nomination du premier ministre intervenu le 02 Avril 2024. Au total c’est une liste de 25 Ministres et 5 Secrétaires d’état qui a été dévoilé.
La leçon qu’on en tire de prime abord c’est que la principale doléance exprimée par la quasi-totalité de la classe politique, de voir trôner à la place Washington le siège du ministère de l’intérieur, une personnalité neutre en charge de l’organisation des élections est satisfaite. De ce point de vue le Président Diomaye Faye, ne fait que revenir à une certaine orthodoxie qui a favorisé les différentes alternances, en mettant un officier supérieur de la gendarmerie à la tête de ce département, en la personne du général Jean Baptiste Tine. Ce rappel du général TINE de la Russie, où il était en poste comme ambassadeur, n’est-il pas une raison pour anticiper toute velléité de contestation à l’avenir, tant il est vrai qu’aux yeux des observateurs, on s’achemine à court terme vers des élections législatives et très certainement les locales. Faut-il le rappeler, le gouvernement en place nouvellement élu, ne disposant pas d’une majorité absolue à l’Assemblée, devrait dissoudre le parlement pour se donner les coudées franches, afin d’entamer les réformes qu’il souhaite faire.
Au demeurant, la question de la reddition des comptes aussi apparait en filigrane de ce gouvernement, avec l’arrivée au ministère de la justice de l’ancien procureur de la République, et précédemment avocat général près la Cour suprême, M. Ousmane Diagne. L’ancien maitre des poursuites est tout à fait profilé pour assurer la régularité des poursuites en reddition des comptes des dignitaires de l’ancien régime suspecté de prévarication, mais aussi élucider les différents dossiers brandis depuis 2021 en passant par la Covid19. Il a le profil de l’emploi.
Enfin, le retour du général Birame DIOP ancien chef d’Etat major général des armées, qui avait fait très forte impression au niveau de la troupe, et des cadres de l’armée, par les échos qu’on en a eu au moment de son départ à la retraite. Le Ministère des forces armées n’est pas un terrain inconnu pour ce brillant officier supérieur de l’armée de l’Air.
C’est dire donc que dans ce nouveau gouvernement, on peut grosso modo retrouver à côté des ministres qu’on connait dans l’espace politique pour leur engagement, d’autre pour leur état de service et enfin les illustres inconnus. Fruit d’un dosage somme toute assez équilibré entre ceux qui font leurs premières armes à la station ministérielle, et les technocrates hommes et femmes d’expériences, ce nouvel attelage a une présomption assez favorable si l’on se réfère à ce qui semble être le cadrage général de leur future lettre de mission.
Le retard à l’allumage devrait être de moindre ampleur, même si dans un contexte pareil il est difficile de faire du sans faute au départ. Les sénégalais devraient être donc assez indulgents, et accompagner l’équipe en place. Tout dépendra des premiers actes que posera ce gouvernement en direction des attentes ardues des populations, notamment en termes de justice, au regard des péripéties des 5 dernières années, qui furent extrêmement éprouvantes. C’est le moins qu’on puisse dire. En attendant, tous les regards restent braqués sur curseur des engagements programmatiques et des déclarations du Président nouvellement élu.