La page de Macky Sall est définitivement tournée. Il s'est ouvert au Sénégal une nouvelle ère, celle du duo Bassirou Diomaye-Faye-Ousmane Sonko qui vient d'annoncer, le 5 avril, la composition de son gouvernement dit de rupture.
Ce nouvel Exécutif est fort de 25 ministres dont 4 femmes notamment aux Affaires étrangères, aux Pèches, à la Famille et à la Culture. L'échafaudage est donc monté et place désormais aux travaux de l'immense chantier de la satisfaction des attentes des Sénégalais. Pour prendre en compte ces besoins, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a édicté les priorités qui sont, entre autres, la jeunesse et l'emploi des jeunes et des femmes, la lutte contre la cherté de la vie, la justice et la protection des droits humains ainsi que la réédition des comptes, la souveraineté économique et le développement, la consolidation de l'unité nationale et le renforcement de la sécurité.
C'est donc dire que tout semble prioritaire dans ce pays qui porte encore les stigmates des 3 dernières années de Macky Sall caractérisées par la répression contre les dirigeants du PASTEF avec comme conséquences, de nombreux morts et une profonde fracture sociale. L'on est en droit donc de penser que c'est un Sénégal nouveau que le nouveau gouvernement sénégalais doit faire sortir de terre et cela suscite légitimement des questions voire des inquiétudes. Le fardeau n'est-il pas trop lourd pour les nouveaux tenants du pouvoir dont la plupart font leurs premiers pas dans un gouvernement ?
Il y a des leçons à tirer de la formation de ce gouvernement
N'existe-t-il pas le risque que sous le couvert de la « réédition des comptes », l'on assiste à une sorte de maccarthysme au Sénégal ? Cette dernière interrogation est d'autant plus fondée que l'on a vu l'entrée au gouvernement d'officiers jadis ostracisés sous le régime de Macky Sall avec des risques évidents de voir triompher un instinct incontrôlé de revanche.
Une telle éventualité augmenterait les risques de voir un Sénégal divisé pour faire face aux défis du développement avec le risque de compromettre les espoirs nés de l'accession du Pastef au pouvoir. Mais gageons que les jeunes qui ont accédé au pouvoir au pays de la Teranga, sauront éviter ces pièges tout comme ils ont su déjouer tous les pronostics qui les annonçaient perdants de l'élection présidentielle.
Et pour ce faire, ils doivent surtout faire la preuve de leurs compétences. En tout état de cause, « c'est au pied du mur que l'on reconnait le bon maçon ». En attendant de juger le nouvel exécutif aux résultats dans quelques mois, il y a déjà des leçons à tirer de la formation de ce gouvernement. La première est que les bonnes actions finissent toujours par être récompensées.
En effet, les deux militaires au gouvernement sont ceux qui avaient refusé de poser des actes contraires à la loi contre les manifestants anti-3ème mandat Et c'est de là que découle la 2ème leçon : l'on doit savoir faire preuve de responsabilité quand on occupe de hautes fonctions. Car la roue de l'histoire tourne. Et ces leçons valent pour tous les êtres humains mais surtout pour les membres du nouveau gouvernement qui doivent travailler en ayant à l'esprit, l'intérêt général.