L'ancien porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Ike Ngouoni, libéré le 3 avril suite à une grâce présidentielle, après cinq ans de prison pour détournement de fonds publics, concussion et blanchiment de capitaux, a brisé le silence samedi, en livrant sa première déclaration publique devant la presse.
Chemise blanche, costume sans cravate, bien coiffé, Ike Ngouoni s'est présenté devant la presse en parfaite forme. « Libre, enfin ! Après près de cinq ans d'injustice dans des conditions d'incarcération que je ne souhaite à personne. J'ai une pensée émue pour tous ceux dont j'ai partagé la triste condition et qui demeurent incarcérés à tort », a-t-il déclaré samedi 6 avril.
L'ancien porte-parole d'Ali Bongo avait été arrêté et emprisonné en septembre 2019. Il était poursuivi dans le cadre d'une opération anticorruption baptisée « Scorpion » qui avait provoqué la chute de plusieurs hommes forts du système Bongo en 2019. Jugé en juillet 2022, Ike Ngouoni avait été condamné à huit ans de prison ferme. La cour l'avait reconnu coupable d'avoir détourné sept milliards de francs CFA (environ dix millions d'euros).
Opération « mains propres »
« Durant mon procès, purement politique, je n'ai jamais cessé de clamer mon innocence, a-t-il rappelé. Jamais la moindre preuve, jamais le moindre témoignage n'ont été apportés à l'appui des accusations infondées portées contre moi. »
« Ma libération, comme d'autres, envoie un signal fort, a-t-il lancé après sa libération suite à une grâce présidentielle. Le signal que le Gabon aujourd'hui, en convalescence démocratique, est sur la bonne voie. » Plusieurs anciens proches d'Ali Bongo, jetés en prison dans le cadre de cette opération « mains propres », ont déjà été libérés par les militaires au pouvoir. D'autres sont encore dans les geôles. Ike Ngouoni a dit se mettre à la disposition de la République.