En Centrafrique, les habitants du PK5, un quartier populaire du troisième arrondissement de Bangui, passent le mois du ramadan dans un contexte de hausse des prix des produits alimentaires. Durant cette période où les musulmans s'abstiennent de toute forme de nourriture et de boisson pendant la journée, il est difficile pour certaines familles de rompre le jeûne dans de bonnes conditions au coucher du soleil à cause de la flambée des prix.
Au marché du PK5, les prix de viandes, poulets, légumes et fruits connaissent une augmentation de 20%. Au grand dam des ménages, qui peinent à s'approvisionner. Amadou Roufaï est un habitant des lieux : « Aujourd'hui, les commerçants attendent le ramadan pour augmenter certaines denrées alimentaires telles que le riz, l'huile, les boîtes de sardine et autres... Mais je leur demande pardon, qu'ils soient musulmans, qu'ils soient raisonnables. C'est un moment où, en réalité, on doit demander pardon à Dieu. Tu peux avoir accès à certaines bénédictions divines. »
« On ne mange plus à notre faim »
Ces trois dernières semaines, le sac de sucre est passé de 41 000 à 43 000 francs CFA, un bidon d'huile de 22 000 se vend actuellement à 24 000 francs CFA et le sac de riz passe de 30 000 à 34 000 francs CFA. Marguerite n'arrive plus à joindre les deux bouts : « On souffre en faisant les calculs lorsqu'on vient au marché. Le coût de la vie était déjà cher et les denrées alimentaires sont en petites quantités. Ce carême est venu donner un coup d'accélérateur à cette tendance. On ne mange plus à notre faim. Les commerçants augmentent les prix à leur guise et c'est difficile de vivre dans ces conditions. »
La République centrafricaine est un pays qui dépend fortement des importations. Certains commerçants justifient cette hausse de prix par les tracasseries routières et l'insécurité sur le corridor Bangui-Cameroun, principale voie de ravitaillement du pays.