Maroc: Le rapport de la Banque mondiale se fait rassurant

On craignait le pire à l'issue du séisme pour l'économie marocaine

Sept mois se sont écoulés depuis le séisme dévastateur qui a secoué la région d'Al Haouz, laissant dans son sillage un bilan tragique et des défis monumentaux à relever. Cependant, malgré les pertes humaines et matérielles considérables, le Maroc se lève lentement mais sûrement des décombres, montrant une remarquable résilience et une détermination à reconstruire et à prospérer.

Lorsque le séisme a frappé en septembre dernier, son impact initial a été dévastateur. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : près de 3.000 vies perdues, 5.500 blessés et 60.000 habitations réduites en ruine.

Dans les premiers jours qui ont suivi cette terrible tragédie, il était difficile de mesurer pleinement l'impact économique de la catastrophe. Dans la foulée, un institut américain évoquait des pertes économiques pouvant aller jusqu'à 8% du PIB et le pays semblait confronté à une crise économique majeure.

Cependant, sept mois plus tard, les perspectives semblent moins sombres. Les efforts de reconstruction massifs lancés par les autorités marocaines, combinés à une économie résiliente et à des facteurs structurels solides, ont contribué à atténuer l'impact économique de la catastrophe.

En effet, le Royaume, déjà reconnu pour sa résilience à travers sa gestion efficace de la pandémie, a fait preuve d'une capacité impressionnante à répondre à cette nouvelle crise. En plus du programme important de reconstruction et de relogement initié par S.M le Roi, qui représente 10 % du PIB sur cinq ans, l'Etat marocain vise, dans le même élan, à intensifier ses efforts dans les projets socio-économiques pour relancer l'élan économique freiné par la pandémie, bien avant le séisme du 8 septembre, et favoriser la croissance, un des objectifs majeurs du nouveau modèle de développement. Cette tendance à la reprise est corroborée par la Banque mondiale (BM), qui note une amélioration de la croissance économique du pays après une année de ralentissement.

Dans le dernier rapport de la BM, les louanges abondent. Les experts de cette institution financière estiment que les conséquences macroéconomiques majeures sont aujourd'hui «peu probables» et que la réponse du Maroc à la crise du séisme pourrait même «stimuler davantage la croissance économique». Ainsi, le pays voit cette période difficile comme une opportunité de progrès et de développement pour l'ensemble de sa population.

Les spécialistes de la BM, tout en saluant la réponse humanitaire et le plan ambitieux de développement proposé par les autorités pour revitaliser les provinces touchées, estiment que «l'engagement du Maroc à reconstruire en mieux, comme souligné lors des récentes assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, témoigne de sa détermination à transformer cette crise en opportunité de développement».

Il faut dire que la résilience du Maroc ne se limite pas à sa gestion des crises, mais découle également de facteurs économiques solides. Une demande extérieure croissante pour les biens et services du pays, des investissements directs étrangers importants et l'émergence de niches industrielles modernes ont contribué à atténuer les effets du séisme, tout en posant les bases d'une reconstruction robuste et d'une relance économique efficaces.

Diversification de l'économie

Le Maroc a entrepris depuis plusieurs années une politique de diversification économique, visant à réduire sa dépendance à l'égard de secteurs traditionnels tels que l'agriculture et le tourisme. Cette diversification a permis au pays de développer des secteurs industriels modernes et dynamiques, comme l'a souligné la Banque mondiale dans son rapport. Ces secteurs ont joué un rôle essentiel en offrant des opportunités de croissance et d'emploi et en contribuant à atténuer l'impact économique du séisme.

Investissements étrangers

Les investissements directs étrangers (IDE) ont également joué un rôle crucial dans la résilience économique du Maroc. Le pays a attiré un flux important d'IDE ces dernières années, en grande partie grâce à ses politiques favorables aux investisseurs, à sa main-d'oeuvre qualifiée et à sa position géostratégique en tant que passerelle entre l'Europe et l'Afrique. Ces investissements ont permis de diversifier l'économie, de stimuler la croissance et de renforcer les capacités productives du pays, contribuant ainsi à sa capacité à se relever après le séisme.

Politiques de développement

Les autorités marocaines ont adopté une approche proactive en matière de développement économique, en mettant en oeuvre des politiques visant à stimuler l'investissement, à promouvoir l'innovation et à renforcer les infrastructures. Ces politiques ont créé un environnement propice aux affaires et ont encouragé le développement de secteurs clés tels que les énergies renouvelables, l'industrie automobile et l'industrie pharmaceutique. Ce qui a contribué à la capacité du pays à se relever après le séisme.

Cela dit, il est important de souligner que le Maroc reste confronté à plusieurs défis dans sa quête de reconstruction. Tout d'abord, la gestion efficace des ressources financières allouées au plan de reconstruction est essentielle pour garantir une utilisation optimale des fonds et éviter un endettement excessif. L'augmentation du déficit budgétaire à moyen terme, comme le souligne la Banque mondiale, nécessite également une vigilance accrue de la part des autorités pour maintenir la stabilité économique.

En outre, la reconstruction ne se limite pas à la restauration des infrastructures. Il est crucial de tenir compte des dimensions sociales, environnementales et culturelles dans le processus de reconstruction afin de garantir une reprise inclusive et durable. Cela implique une consultation étroite avec les communautés locales, la promotion de pratiques de construction durables et la préservation du patrimoine culturel.

Un autre défi majeur réside dans la prévention des risques futurs. Alors que le Maroc se reconstruit, il doit également renforcer sa résilience aux catastrophes naturelles à venir. Cela nécessite des investissements dans la prévention des risques, la surveillance sismique et la mise en oeuvre de mesures d'adaptation au changement climatique.

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