La société civile du territoire de Beni (Nord-Kivu) a appelé, samedi 6 avril, l'armée à prendre en considération les alertes sécuritaires que lance la population sur de potentiels mouvements des rebelles ADF dans la zone.
Richard Kirimba, premier vice-président de cette structure explique que cet appel est l'une des recommandations issues de la rencontre jeudi dernier entre cette organisation citoyenne et des leaders communautaires de la localité de Mavivi, chef-lieu du groupement de Batangi-Mbau.
L'objectif de cette rencontre était d'analyser la situation socio-sécuritaire et d'identifier d'autres problèmes auxquels la population fait face.
Au cours d'une interview à la presse, il a rappelé qu'il y a quelques jours, les localités de Ngite, Vemba, Sayo dans la ville de Beni et de Mangina ont été attaquées, malgré les alertes de la population.
Richard Kirimba dit aussi que la population s'inquiète de l'intensification des incursions des ADF alors qu'elle pense avoir déjà identifié et alerté sur les trois villages qui sont supposés être des bastions de ces rebelles.
« La population a déjà alerté les autorités militaires sur le positionnement des rebelles dans ces villages », ajoute-t-il.
Il s'indigne de voir que « malheureusement jusqu'à présent, rien n'a été fait pour attaquer et démanteler toutes ces positions qui sont en train de servir ces ADF comme base pour endeuiller la ville et le territoire de Beni ».
Cet acteur de la société civile estime que la population a fait sa part et a répondu aux appels de collaboration que lance souvent l'armée.
« La population a fait ce qu'elle pouvait faire, elle a signalé les mouvements de l'ennemi, mais rien n'est fait jusque-là », fustige-t-il, en déplorant aussi le retard, et parfois le manque d'interventions militaires lorsque des alertes sont lancées.
C'est dans ce contexte que cette structure citoyenne recommande aux forces de sécurité de prendre en compte des alertes de la population, mais aussi d'adapter et d'améliorer son système de communication avec les civils, car elle estime que la communication n'est pas bien organisée entre les autorités à différents niveaux autour de cette guerre.