Maroc: Sig, un jeu traditionnel pour les femmes des provinces du Sud

Le jeu traditionnel appelé "Sig" est l'un des loisirs les plus pratiqués par les femmes des provinces du Sud, notamment durant le mois sacré de Ramadan. Ce jeu traditionnel qui exige une grande concentration mentale, met aux prises des joueuses qui se divisent en deux groupes de huit personnes au maximum, maniant avec adresse des bâtonnets en bois colorés, appelés en langage Hassani "Sig", pluriel de "Sigat".

En guise de divertissement, les femmes des provinces du Sud jouent ce jeu populaire dans une ambiance de joie et de convivialité, tout en sirotant un thé préparé de manière traditionnelle et en discutant sur divers sujets.

Après l'accomplissement des prières du Ishâa et des Tarawih (prières nocturnes surérogatoires), les femmes se réunissent chez une amie ou l'un des membres de la famille à tour de rôle, pour jouer le Sig, dans une ambiance ramadanesque festive et bon enfant, mêlant cris d'allégresse et de joie des gagnantes et protestations des perdantes. Par le passé, le jeu du Sig se déroulait généralement sur un amas de sable d'une hauteur de 60 centimètres et ayant la forme d'une bosse présentant deux versants opposés (appelé Lbra).

Aujourd'hui, l'outil de jeu a été revisité et décoré par les maîtres artisans des provinces du Sud. Le Sig se joue au moyen de Sigat, bâtonnets de 30 à 40 centimètres de longueur, au nombre de 8 et aux facettes colorées différemment et avec des parties arrières lices et monocolores, ainsi que des cailloux, le tout sur fond de joutes orales entre les deux équipes en compétition.

Le Sig est divisé en deux parties parallèles et égales, qui sont subdivisées elles aussi en deux lignes en pointillés et de petits trous indiquant la zone vers laquelle les bâtons doivent être déplacés. Le score est déterminé en fonction de la position prise par les bâtons au cours du jeu qui peut durer des heures.

Dans une déclaration à la MAP, la présidente de l'association "Al wafae" pour l'action sociale à Boujdour, Sokina Abbaha, a souligné que le Sig figure parmi les jeux traditionnels les plus pratiqués par les femmes des provinces du Sud, faisant savoir qu'il s'agit d'un jeu de stratégie favorisant le développement des aptitudes cognitives.

Mme Abbaha a également mis l'accent sur la nécessité de préserver ce jeu populaire local et d'initier la gente féminine des provinces du Sud à ce jeu traditionnel.

A noter que le Comité du patrimoine dans le monde islamique de l'Organisation mondiale islamique pour l'éducation, la science et la culture (ISESCO) avait approuvé, à la fin de l'année dernière lors de sa 11ème réunion à Rabat, l'intégration de huit éléments du patrimoine immatériel au nom du Royaume du Maroc, dont le jeu traditionnel du Sig.

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