Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, achève son séjour en Afrique ce 8 avril en Côte d'Ivoire, après l'avoir entamé au Kenya depuis sa prise de fonction en janvier, puis s'est rendu au Rwanda pour la commémorations du 30e anniversaire du génocide des Tutsis.
Le patron de la diplomatie française était à Nairobi, au Kenya, dans la matinée du 6 avril, première étape de sa tournée africaine. Avec son homologue Musalia Mudavadi, ils ont lancé un appel conjoint sur les financements innovants pour lutter contre le réchauffement climatique, invitant tous les bailleurs à être au rendez-vous et à avancer sur les financements innovants.
La France et le Kenya ont un très fort leadership sur les questions climatiques. Les deux pays coprésident « une task force » travaillant sur des financements et une fiscalité innovante pour le climat. Ils avaient lancé, lors de la COP28, l'initiative de regrouper les pays qui veulent créer d'ici à deux ans une taxation internationale capable de lever des milliards de dollars pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. « La France aura comme vocation à renouveler et construire des partenariats équilibrés, respectueux mutuellement, et au bénéfice de l'ensemble des pays, avec les pays africains », a déclaré Stéphane Séjourné à l'heure où Paris est confronté à une vive remise en question sur le continent, notamment au Sahel.
« C'est tout l'enjeu de notre feuille de route : diversifier ces partenariats, les rendre bénéfiques pour les pays dans lesquels nous allons investir », a-t-il poursuivi. « En Afrique, il n'y a pas que le Sahel, il y a de belles coopérations », a ajouté le patron du Quai d'Orsay, soulignant que « le continent africain est en passe de devenir une puissance culturelle, économique, diplomatique (...) qui comptera dans les équilibres du monde ». Au Kenya, « qui n'est pas un partenaire traditionnel », la France renforce notamment sa présence économique.
Elle a mis en avant un partenariat « en plein essor », qui sort du prisme sécuritaire. Paris plaide pour la diversification de ses partenariats et à les rendre bénéfiques pour les pays africains. En dix ans, le nombre d'entreprises françaises implantées dans le pays a presque triplé, passant de 50 à 140, pour 34 000 emplois directs. « Le Kenya et la France reconnaissent le besoin d'une solidarité mondiale pour faire face aux défis climatiques.
Nous invitons, d'ailleurs, tous les pays à rejoindre le groupe de travail pour une taxation internationale mise en place par la France, le Kenya et la Barbade, pour accélérer le développement et l'action climatique », a déclaré le ministre Musalia Mudavadi. Il a aussi été question de la guerre au Soudan. Paris va accueillir, le 15 avril, une conférence internationale pour discuter des enjeux humanitaires, notamment au Soudan.
Après le Kenya, Stéphane Séjourné s'est rendu en fin de journée du 6 avril au Rwanda, pour représenter la France au 30e anniversaire de la commémoration du génocide des Tutsis. Il se rend en Côte d'Ivoire, ce 8 avril, dernière étape de sa visite. « Nous devons conquérir de nouvelles frontières », explique un diplomate français. La France s'est engagée à « se réinventer » une politique africaine, à l'heure où son influence dégringole dans son ancien pré carré d'Afrique francophone et où elle a enchaîné les revers depuis 2021, notamment dans trois pays sahéliens (Mali, Niger et Burkina Faso).
