Une vingtaine d'organisations de la société civile remettent sur le tapis la question relative à l'éducation complète à la sexualité en milieu scolaire.
La divergence de points de vue concernant l'éducation complète à la sexualité en milieu scolaire n'est plus à démontrer. Cette fois-ci, le ton est monté. Dans un communiqué publié le samedi 6 avril dernier, des organisations de la société civile aussi bien malgaches qu'étrangères ont demandé à Mme la ministre de l'Education nationale d'abroger la note du 7 novembre 2023. Il conviendrait de rappeler que cette note « interdit toutes démonstrations de méthodes contraceptives dans l'enceinte de tous les établissements scolaires à Madagascar au nom du principe de l'abstinence absolue que doivent suivre les élèves ». Pour les signataires du communiqué, « la note va à l'encontre des lois et règlements de l'Etat malgache et n'est plus en accord avec la politique gouvernementale actuelle ». Ces organisations enchaînent ensuite en notant que la décision ministérielle est en contradiction avec les engagements de Madagascar, au niveau national par la loi SRPF-2017-043 fixant les règles générales régissant la santé de la Reproduction et la Planification Familiale dans son article 5.
Des argumentaires
Le communiqué interpelle sur l'engagement FP 2030, signé par le président de la République en 2021, qui selon le document, insiste sur la notion de « Ne laisser personne de côté » en ce qui concerne l'accès aux services de planification familiale de qualité, notamment des personnes vulnérables dont les adolescents et les jeunes, les handicapés, les personnes démunies... Dans un autre registre, cette fois dans le domaine de la pédagogie, pour les organisations de la société civile signataire de cette interpellation, « l'éducation à la sexualité est un des moyens qui enseigne aux jeunes et adolescents les connaissances, les compétences, et les comportements qui aident à protéger leur santé, à faire des choix responsables et à comprendre et protéger les droits des autres ». A lire le document, « les adolescents et les jeunes sont plus enclins à retarder le début de leurs activités sexuelles, à avoir des rapports sexuels protégés le cas échéant, s'ils sont informés sur leur sexualité, leur santé sexuelle et leurs droits ».