En RDC, trois soldats tanzaniens sont décédés lors de combats ces derniers jours dans l'est du pays. Ils faisaient partie des troupes de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) déployées dans le Nord-Kivu depuis décembre dernier.
Dans un communiqué, la SADC confirme que trois soldats tanzaniens ont été tués et trois autres blessés « lorsqu'un obus de mortier est tombé près du camp où ils se trouvaient. » Selon plusieurs sources, le bombardement aurait eu lieu le 4 avril sur Mumbambiro.
Cette force est-africaine de la SADC est composée de soldats d'Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi pour aider les forces gouvernementales ainsi que les milices progouvernementales à lutter contre les rebelles du M23 qui, avec l'appui du Rwanda, se sont emparés de larges pans de la province.
Selon l'armée congolaise, les obus ont été tirés, jeudi 4 avril, par les rebelles du M23, depuis des collines aux alentours. Le camp de la SADC se trouve à l'entrée de la ville de Saké, sur la route menant à Goma, chef-lieu de la province. Depuis plusieurs mois, cette route est devenue la ligne de front entre l'armée congolaise et ses alliés - à l'est - et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda au nord et à l'ouest.
Dans son communiqué, la SADC annonce également « qu'un soldat sud-africain est mort alors qu'il était soigné dans un hôpital de Goma pour des problèmes de santé ».
Ce ne sont pas les premières pertes de la SADC. En février dernier, deux soldats sud-africains ont été tués par des tirs de mortiers, toujours à Mubambiro, régulièrement la cible de tirs. C'est la dernière place forte avant Goma où sont regroupés une partie des troupes de la SADC, des instructeurs des sociétés militaires étrangères, des éléments de l'armée congolaise et des casques bleus.
Par ailleurs, la Monusco, la mission de l'ONU en RDC, a décrit, dans un message interne, une situation sécuritaire « de plus en plus volatile ». Selon elle, le M23 « a atteint la périphérie nord de Sake ». Elle ajoute que « d'autres éléments armés ont été repérés dans le parc national des Virunga, menaçant de couper la route Goma-Sake ».
Le même 4 avril, des soldats du contingent indien ont abandonné leurs positions à une trentaine de kilomètres de Goma contre l'avis de leur hiérarchie, selon un document interne consulté par l'AFP.