Le dépôt de candidatures auprès des OVEC pour les élections des 163 députés à l'Assemblée nationale a été clôturé hier.
72 heures
« En application de l'article 64 de la Constitution, « Tout membre du gouvernement, candidat à un mandat électif, doit démissionner de ses fonctions sitôt sa candidature déclarée recevable ». La Haute Cour Constitutionnelle a tenu à faire cette mise au point dans son communiqué en date du 3 avril 2024. L'article 29 de la loi organique relative à l'élection des députés à l'Assemblée nationale de préciser que « L'Organe de Vérification et d'Enregistrement des Candidatures doit statuer sur toutes les candidatures qui lui sont présentées, dans les soixante-douze (72) heures de la date de réception de chaque dossier ».
88 jours sur 100
En somme, l'OVEC est tenu de se prononcer sur la recevabilité ou l'irrecevabilité (c'est selon) de chaque candidature, le jeudi 11 avril au plus tard. Les membres du gouvernement candidats aux législatives devront rendre leur tablier le même jour. Juste au lendemain du conseil des ministres hebdomadaire du 10 avril. L'occasion sans doute pour le président de la République de les remercier pour le travail accompli en l'espace de 88 jours. Soit à moins de deux semaines du délai de 100 jours fixé par le chef de l'Etat pour faire leurs preuves.
Pas de remaniement mais intérim
Les ministres candidats au scrutin du 29 mai 2024 sont au nombre de 7. A savoir, Sahondrarimalala Marie Michelle (Education Nationale) dans le district de Fianarantsoa I ; Lalatiana Rakotondrazafy (Enseignement Technique et Formation Professionnelle) à Faratsiho ; Haingo Elisabeth Fomendraza (Population et Solidarités) à Ambositra ; Justin Tokely (Intérieur) à Sambava ; Andriamanantena Rakotoharison (Enseignement Supérieur et Recherche Scientifique) à Ampanihy ; Augustin Andriamananoro (Communication et Culture) à Antananarivo I ; et Haja Resampa (Jeunesse et Sports) à Morondava.
3 ministres de l'Enseignement
Force est de constater que les ministres chargés de l'Enseignement sont tous les trois candidats. Leurs intérims seront vraisemblablement assurés par d'autres membres du gouvernement car un remaniement n'est pas envisageable avant la proclamation des résultats officiels des élections législatives. En tout cas, pas avant la fin du mandat de la législature sortante prévue le 1er juillet 2024 puisque « les pouvoirs de l'Assemblée nationale expirent la veille du jour de la cinquième année de proclamation des résultats officiels de ses membres par la Haute Cour Constitutionnelle » le 2 juillet 2019.
Simples figurants
Les « Sept Samouraïs » pour reprendre le titre d'un film célèbre n'auront pas en face d'eux « Les Sept Nains » mais « Seven Warriors » pour rester dans le monde du box-office. Ce ne sera pas du cinéma quoique certains candidats jouent les seconds rôles. Toutefois, en cas de reconduction des principaux acteurs dans le gouvernement, ils siègeront à leur place dans les travées de l'Assemblée nationale. En revanche, les ministres candidats non élus ne seront pas reconduits dans le gouvernement post-législatives. Quant aux simples figurants, ils auront peu de chances d'obtenir le remboursement de leur caution de 20 millions Ariary réservée aux candidats crédités de 10% au moins des suffrages exprimés.
Députés sortants
Les 7 ministres candidats n'auront pas 100 jours mais juste la moitié si on additionne la période de précampagne non réglementée par aucun texte à la propagande officielle de 21 jours qui prend fin 24 heures avant la date du scrutin. Soit le 28 mai 2024 au matin. A compter du 11 avril 2024, les « Sept Samouraïs » auront 48 jours pour convaincre les électeurs afin de battre les candidats de l'opposition représentés entre autres par les députés sortants Keron Idealson à Ampanihy et Hanitra Razafimanantsoa à Antananarivo I. Le combat s'annonce moins âpre à Fianarantsoa I, Faratsiho, Ambositra, Sambava et Morondava même si rien n'est joué d'avance à cause du risque de vote sanction.