Mali: Le ramadan se termine sur un sentiment mitigé

Une vue de Bamako, au Mali, avec le fleuve Niger en arrière-plan.

La cherté de la vie, les coupures d'électricité et la vague de chaleur auront rendu cette année le ramadan particulièrement éprouvant pour nombre de fidèles.

Au Mali, les fidèles musulmans célèbrent ce mardi l'Eid El Fitr. Cette importante fête dans le calendrier islamique couronne la fin du mois de ramadan. Mais la fête se déroule cette année dans une période morose, marquée par la cherté de la vie, les coupures d'électricité quotidiennes et la vague de chaleur. Dans les ménages, l'atmosphère n'est donc pas franchement à la fête.

Dans un grin de la cité des 759 logements, un quartier situé en banlieue de la capitale malienne, Il est midi passé en ce jour de l'Eid. Nous nous retrouvons à l'ombre d'un manguier pour tenter d'échapper aux rayons du soleil avec les membres de ce grin qui sont enseignants, médecins, étudiants ou encore commerçants. Au menu des discussions, autour du thé, le ramadan 2024.

Revoir ses priorités

Yacouba rappelle qu'il a fallu gérer les dépenses prioritaires de la famille en vue de cette fête : "J'ai passé cette fête du ramadan difficilement. J'en viens à la conclusion que ça reste une fête spéciale. Je n'ai jamais vécu cela. Je me souciais beaucoup plus des habits de fête pour mes enfants. Mais avec la cherté de la vie, j'ai dû revoir mes plans".

Philosophe, Dramé pense que les difficultés économiques du moment sont dues au fait que le Mali a décidé de se tourner vers de nouveaux partenaires.

Selon lui, "il y a une petite différence entre l'année dernière et cette année par rapport à la célébration de la fête du ramadan. Il y a toujours cette cherté de la vie que je qualifierais de misère et dont la cause est la direction que les autorités de la transition ont prise pour le développement du pays. Ce ne sera pas facile. On ne peut pas être libre et souverain impunément. Ce sont les effets secondaires de ce choix. N'oublions pas qu'il y a aussi une crise financière mondiale".

Des commerçants en difficulté

Soumaila, le propriétaire du grin, conteste le fait que les commerçants seraient responsables de l'augmentation des prix des produits indispensables pour célébrer la fin du ramadan :

Pour elle, "du côté des clients, ils indiquent que l'argent ne circule plus. Ils nous appellent, on discute des prix, mais après, à la dernière minute, ils décommandent, prétextant que les prix leur sont inaccessibles. En ce qui nous concerne, on ne peut pas payer un produit à un prix élevé et le céder à moindre coût à nos clients. Du coup, on décide de garder ces produits avec nous, en attendant un potentiel acheteur. On se débrouille comme on peut".

La fête du ramadan est l'occasion, pour les fidèles musulmans, de revêtir leurs plus beaux habits, de formuler des voeux, mais aussi d'exprimer des voeux pour le pays.

C'est également une opportunité pour certains de s'offrir des cadeaux.

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