À Madagascar, les candidats aux élections législatives avaient jusqu'au lundi 8 avril pour déposer leur dossier de candidature en vue des scrutins du 29 mai prochain. Le parti présidentiel IRD/Mapar espère réitérer son succès de 2019 et rafler une majorité des 163 postes à pourvoir, pour garder les coudées franches pour le second mandat du président Andry Rajoelina. Au moins sept ministres de son gouvernement sont dans la course.
Au moins sept ministres ont décidé de se lancer dans la course : on notera ainsi la candidature du ministre de l'Intérieur Justin Tokely à Sambava, celle de la porte-parole du gouvernement et ministre de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle Lalatiana Rakotondrazafy à Faratsiho, ainsi que celle de la ministre de l'Éducation nationale Marie Michelle Sahondrarimalala à Fianarantsoa.
Les ministres de la Population et de la Protection sociale, de l'Enseignement supérieur et de la Jeunesse et des Sports briguent également un siège à l'Assemblée nationale. Cela respectivement dans les circonscriptions d'Ambositra, d'Ampanihy Ouest et de Morondava.
Pour Augustin Andriamananoro, ministre de la Communication et de la Culture, parachuté pour se présenter dans le 1er arrondissement de la capitale, l'objectif est clair : « Il est très important de conserver la majorité présidentielle dans l'hémicycle. Donc, certains d'entre nous avons décidé d'aller affronter les urnes pour obtenir l'onction populaire. Et vous savez très bien que pour conserver une stabilité politique, dans tous les pays démocratiques, la voix de la majorité au sein de l'assemblée est très déterminante », prévient-il.
D'anciens membres du gouvernement sont également venus renforcer les rangs et se présentent sous la bannière IRD pour tenter de rafler un maximum de sièges.
Opposition divisée mais présente
Sur le terrain, la bataille s'annonce rude car si l'opposition est divisée : des personnalités influentes dans les urnes comptent bien user de leur notoriété politique pour empêcher une vague orange, couleur du parti présidentiel.
Une grande partie d'entre a d'ailleurs rejoint la plateforme Firaisankina (« solidarité », en malgache). Ce collectif regroupe les candidats des ex-Présidents Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina, mais également Siteny Randrianasoloniaiko, le challenger d'Andry Rajoelina lors de la présidentielle de 2023.
Siteny Randrianasoloniaiko - qui se présente à nouveau dans son fief Tuléar 1 - vise le statut de chef de l'opposition : « Nous avons créé cette plateforme dans le but d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale. Notre pays, à l'heure actuelle, est en désordre. Mais ceux qui parlent sont mis en prison. C'est pour cela que nous devons nous faire élire députés, pour pouvoir porter la voix de la population, dire la vérité sur le chaos qui règne dans notre administration et dénoncer les décisions qui violent la loi. »
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) devrait publier la liste des candidats retenus au plus tard le 18 avril. Les membres du gouvernement auront alors l'obligation de démissionner de leur poste le jour même pour pouvoir faire campagne.