Gabon: La mère d'Ali Bongo en procès contre des hauts responsables de l'ex-parti au pouvoir PDG

Première audience mardi 9 avril au Gabon dans l'affaire Patience Dabany. La mère de l'ancien président Ali Bongo a porté plainte contre les huit plus hauts responsables du PDG, l'ex-parti au pouvoir, les accusant de troubles illicites après sa radiation, début mars. Ce jour-là, son fils, l'ex-chef de l'État Ali Bongo avait été destitué de la présidence du parti, et les huit visés par la plainte avaient été nommés à la tête du PDG.

Les anciens ministres, Premier ministre et autres responsables du PDG accusés n'étaient pas présents. L'audience « à bref délai » a toutefois permis d'entendre Patience Dabany elle-même, ainsi que les avocats.

« Nous avons vécu, non pas le baiser de Judas, mais plutôt huit baisers, s'emporte sa défense Me Jean-Paul Moumbembe. Quand elle a pris la parole, c'était émouvant. Elle a dit que ses enfants l'ont trahie, tous passaient par elle pour pouvoir obtenir auprès du président de la République des faveurs et elle a toujours joué un rôle de maman ! Cette décision, c'était vraiment inégal. Ils n'ont pas la compétence pour sanctionner, ils ont une commission chargée toute seule. »

L'avocat adverse n'est pas entré dans le fond de l'affaire. Il a soulevé une exception appelée « litispendance », qu'on peut invoquer lorsqu'une affaire est jugée en même temps devant deux juridictions compétentes. Car l'avocat du PDG, maître Nkéa, avait déjà porté plainte contre le parti en raison des mêmes événements.

%

« Une procédure avait été déjà initiée devant la Cour constitutionnelle. Cette dernière n'ayant pas encore vidé sa saisine, je ne vois pas pourquoi on irait devant d'autres juridictions, explique Me Bertrand Homa Moussavou. J'ai demandé l'assignation de M. Luc Oyoubi : que ce monsieur vienne à la barre, qu'il comparaisse et nous dise qu'elles sont les ressorts de cette affaire. »

Luc Oyoubi était le secrétaire-général intérimaire qui avait annoncé la radiation de Patience Dabany. Le juge doit statuer sur l'exception vendredi 12 avril : en cas de rejet, on entrera dans le fond de l'affaire.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.