Ils étaient des premiers à faire connaitre leur position vis-à-vis du changement de Constitution orchestré par les députés de l'Assemblée nationale togolaise depuis le 25 Mars dernier. Ce processus connaissant des évolutions, les responsables et militants des MTR (Mouvement Togolais pour la Restauration), cohérents dans leurs intentions, viennent réitérer leur position et mieux encore faire des propositions à l'endroit des différents acteurs de la scène politique nationale.
Devant les hommes de médias, Mardi dernier, ce nouveau-né des partis politiques a réaffirmé dans un premier temps sa position : « cette initiative de révision constitutionnelle est inopportune, impopulaire et antidémocratique ».
Pour le MTR, « la constitution doit avoir pour vocation de rassembler les filles et les fils d'une République et leur assurer la communauté de destin dans un élan de progrès et de justice sociale. Notre combat reste celui de la préservation de la paix, du vivre-ensemble et de la prospérité partagée. C'est pourquoi nous saluons toutes les actions qui vont dans le sens de l'apaisement en appelant au dialogue et à la concertation sincères et constructifs. Au regard de ce fait, nous encourageons tous les acteurs politiques ainsi que les forces vives de la nation à privilégier la voie salutaire de la préservation de la stabilité et de la paix ».
Le parti de Dr Jean-Emmanuel Kossi Wonouvo Gnagnon ne s'est pas privé de remarques et de recommandations sur le processus actuel. « Relatif à l'article 52 de la constitution de 1992 en sa version modifiée du 15 mai 2019, il est clair que cet article tel que susmentionné à l'alinéa 2 est clair en ces termes : "Les élections ont lieu dans les 30 jours précédant l'expiration du mandat des députés. L'Assemblée nationale se réunit de plein droit le deuxième mardi qui suit la date de proclamation officielle des résultats".
Sans rentrer dans les querelles d'interprétation actuelle ni dans les polémiques de juridisme, cette disposition constitutionnelle stipule que les élections doivent avoir lieu avant l'expiration du mandat des députés. En clair, *la non tenue* des élections telles que prévues par les textes, est déjà une violation de la constitution. Dès lors que cette disposition constitutionnelle est violée, nous sommes en droit de considérer que notre vivre-ensemble est compromis et nous devons encourager que des voies politiques soient trouvées pour garantir notre paix sociale commune. Le retard effectif dans l'organisation des élections législatives reste une violation des textes constitutionnels quand on sait qu'aucune situation extrême n'est survenu ni relevée pour justifier ce non-respect de la constitution », résume comme remarques le MTR.
Et relève aussi ce parti socialiste progressiste, « le caractère impopulaire et anticonstitutionnel de la procédure. Ce dont il est question est un changement de constitution et même de régime, et non de révision constitutionnelle. A cet effet, que ce soit l'article 59 ou encore 144 alinéa 1 et 4 de la constitution de 92, il est clair que le changement de constitution ne peut se faire en période d'expiration de mandat des députés ».
Quant à la demande de deuxième lecture sollicitée par le Président de la République, ce mouvement dit saluer « son sens de l'écoute attentive pour une issue pacifique à la tension actuelle », cependant, recommande-t-il toujours « une censure en totalité de la nouvelle loi au nom de la préservation de la cohésion sociale et du vivre-ensemble dans le pays ».
Ceci, parce que le MTR ne cache pas ses inquiétudes. « Concernant la consultation par les députés, nos inquiétudes restent en l'état. Les députés n'ont pas qualité pour mener à bien des consultations inclusives et progressistes », renseigne le parti qui pense en l'état actuel des choses, qu' « il faut carrément aller à un référendum ! ».
Si Gnagnon et ses co-partisans continuent « d'encourager le Président de la République à plus d'écoute des populations et d'oeuvrer pour la préservation de l'unité nationale, du Vivre-ensemble et du débat inclusif et démocratique », ils appellent aussi, les autorités, quant à la manifestation de certains partis de l'opposition, « à prendre les dispositions pratiques pour laisser s'exprimer pacifiquement les populations » et lancent « un appel pour des manifestations pacifiques et sans débordement ». Enfin, promet le plus jeune des partis politiques togolais, à agir « pour que toute action de nature à diviser les Togolais soit combattue et que seule la cohésion sociale et l'unité nationale soient défendues et préservées ».