Congo-Kinshasa: A Goma, les hommes armés sont de plus en plus nombreux et l'insécurité explose

Au moins deux personnes sont mortes dans une fusillade déclenchée mercredi 10 avril à Goma, dans l'est de la RDC, en pleine journée à proximité du gouvernorat par des hommes armés non identifiés, selon une vidéo. Ce meurtre n'est pas une exception, car depuis que Goma est encerclée par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), le nombre d'hommes armés présents en ville a explosé, ainsi que les cas de vols, viols, agressions ou meurtres, selon les habitants et la société civile.

Francklin Tumusifu tient son bras gauche blessé. Il y a quelques jours, ce militant de la société civile a été attaqué au couteau par un militaire congolais lors d'une dispute à Lac Vert. Ce quartier de Goma est désormais envahi par les déplacés qui ont fui l'avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

« Chaque jour, vers 18h jusqu'à 20h, 21h, nous sommes victimes, blessés par balle et par arme blanche, raconte Fancklin Tumusifu. Mais [on nous vole] aussi le téléphone, la ration... Si possible, il faut prendre la fuite, parce que tout ce qui est sur vous sera ravi, tout. »

Les attaques quasi-quotidiennes décrites par le jeune homme sont en partie perpétrées par les forces pro-Kinshasa, des soldats de l'armée congolaise, et des miliciens appelés wazalendo.

Depuis que Goma, l'une des principales villes de l'est de la RDC, est encerclée par les rebelles du M23, les forces gouvernementales ont reculé et les miliciens Wazalendo ont reculé et t le nombre d'hommes armés présents en ville a explosé. Depuis, les cas de vols, viols, agressions ou meurtres augmentent selon les habitants et la société civile, notamment dans les quartiers périphériques de Goma où sont installés les déplacés.

%

Le général major Peter Cirimwami, gouverneur du Nord-Kivu, reconnait la présence d'hommes armés, notamment dans les camps : « Nous avions pris des mesures pour renforcer la sécurité au niveau de la police de protection dans les camps. La deuxième mesure, nous avions donné des instructions de quitter les camps et de laisser la paisible population. »

Surtout « la guerre » à l'origine, mais également « le chômage » et « la hausse du coût de la vie »

Plusieurs autres quartiers périphériques de Goma sont également touchés par l'insécurité. À Mutinga, fin mars, un chauffeur a été tué de sang-froid par des hommes armés après une altercation dans les embouteillages.

Pour Marrion Ngavo Kambale, le président de la société civile de la ville de Goma, l'insécurité s'explique par plusieurs facteurs, notamment « la guerre », « le chômage », « la hausse du coût de la vie », « le déplacement des populations » et autres.

00:58 Selon Marrion Ngavo, président de la société civile de Goma, «la guerre», «le chômage», le «déplacement des populations» et autres seraient à l'origine de l'insécurité régnante

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.